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Saison 1 :


Entrés dans l'Histoire grâce au sublime Eastbound and Down, et au très sympathique Vice-Principals, le vieux duo Hill-Mcbride ne lâche pas des yeux sa formule magique : personnage de connard à la coupe de cheveux improbable pour Danny, acteurs de complément de haut niveau (Edi Patterson, Walton Goggins, Adam de Vine et John Goodman), gags graveleux mais efficaces, et personnages négatifs qui cheminent in fine vers le bon sens et l'examen de conscience.


C'est vrai que c'est toujours un peu pareil dans le fond. Alors pourquoi ne peut-on s'empêcher de regarder les 9 épisodes sans une extrême bienveillance ?


De drôles de paroissiens


Après avoir ausculté en détail la vie d'une star déchue du base-ball et la lutte de pouvoir sans merci au sein d'un lycée américain, les co-auteurs de The foot fist way, imaginent une famille - que dis-je une dynastie - de prêcheurs à succès totalement antipathiques et avides de pognon.


Si le premier épisode laissait craindre une grosse baisse de niveau et un potentiel encroûtement de la mécanique comique (les rapports conflictuels entre frères et les insultes graveleuses pour seuls gags), la suite rassure un minimum avec cette tentative de chantage à la sex tape sordide.


Malgré une légère sous exploitation de John Goodman, la vie de cette famille décadente offre quelques fulgurances. Et comme les relations père-fils se doivent d'être compliquées et étouffantes, Danny Mcbride livre une nouvelle personnification du patriarche totalement con dont il a le secret.


Au nom du père, au nom du fils, au nom du simple d'esprit...


Coincé entre son père qui ne veut pas lâcher la rampe, et son fils qui s'élève contre lui en complotant avec l'aide d'un cascadeur qui a exercé son métier trop souvent sans casque, il sort les griffes et s'entoure d'un gang de bras cassés pour protéger ses intérêts.


Il faut également souligner la présence de l'excellente Edi Patterson, complètement terrifiante dans son rôle d'enfant gâtée à la relation de couple pour le moins embarrassante à suivre. L'autre prestation hors norme est fournie une fois encore par l'incroyable Walton Goggins en tonton tringleur qui ne recule devant aucune manipulation pour mettre la main sur le magot familial.


The Righteous Gemstones reste une petite déception en fin de compte. Le casting et le thème parviennent à faire illusion et masquent certaines paresses scénaristiques, mais on peine à retrouver le constant génie d'Eastbound and down. Attention donc à ne pas tirer sur la corde avec les rôles de cons permanentés sur la voie de la rédemption.


Saison 2 :


Le bon chef de famille, est celui qui se montre un peu sourd” proverbe chinois.


On ne sait pas si Eli Gemstone en est un, mais vu la montagne de bêtises que débite sa lignée, il n'a pas d'autre choix que de se boucher les oreilles. 3 ans ont passé depuis la première saison de Righteous Gemstones, l'autre série HBO qui ausculte les rapports d'une famille de connards (l'autre étant Succession). Et devant la morosité actuelle, l'épisode de retour fait du bien.


On avait oublié combien Danny Mcbride est une formidable tête de con, combien Adam deVine est drôle, et combien ce casting est intéressant (Walton Goggins, John Goodman, Eric André, Skyler Gisondo, Jessica Lowe et Eric Roberts en invités cette année).


Et si l'entame laissait augurer un vrai envol de la série, il semble que Jodi Hill et Mcbride ne parviennent toujours pas à dépasser l'idée de base et recourent trop souvent à des remplissages visibles et peu exaltants (le sempiternel épisode de flashback). Et la série est bien trop inégale. Si le Jesus Squad de Kelvin est vraiment amusant, le personnage de Judy (Eddy Patterson a pourtant participé à l'écriture) est pour le moins horripilant. Son jeu outrancier est un vrai handicap, alors que la série est pourtant très permissive en terme de cabotinage... elle arrive à se mettre dans le rouge en poussant les curseurs à fond.


La seconde saison a recentré l'intrigue autour du patriarche, c'est d'ailleurs ce qui faisait un peu défaut en saison 1. Cela permet d'apprécier plus souvent la présence à l'écran de J.Goodman qui semble quand même très fatigué. Bilan : des bons moments (le couple de prêcheurs qui se rapproche des Gemstones), et des faiblesses toujours pardonnables.


La saison 3 arrivera t'elle à se mettre à la hauteur de ses interprètes ?

Negreanu
6
Écrit par

Créée

le 15 oct. 2019

Critique lue 930 fois

4 j'aime

Negreanu

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