The End of the F***ing World. On y commence un peu exaspéré par ces deux clichés d'ados bizarres et solitaires, mais on continue intrigué. Puis le rythme nous embarque, et tout au long des huit épisodes, on s'attache à eux, doucement puis intensément. Ils deviennent beaux intérieurement et extérieurement, et tout devient si cohérent esthétiquement et sensitivement, les plaines anglaises et leurs sentiments, nos sentiments, leur histoire, leurs histoires, nos histoires. On se fond dans leur monde et on voudrait y rester pour toujours ce spectateur en introspection.
Oui, The End of the F***ing World c'est aussi ce genre de séries très en vogue pour "trentenaires régressifs" ou je ne sais quoi, mais franchement on s'en fiche. Oui la photo est surexposée. Oui la musique est rétro. Oui ça se la joue indie. Et alors ? Peut-être que c'est parfois surutilisé aujourd'hui, mais cette esthétique, contrairement à ce qu'en disent ses détracteurs, c'est surtout une création de notre époque. Et personnellement, je l'adore.
Le format de la série, en 8 épisodes de 20 minutes, est vraiment sympathique. Cela passe très vite, mais dans le même temps, on a l'impression d'en avoir vu beaucoup plus qu'un simple film de 3 heures. Impossible d'en décrocher jusqu'à la dernière scène.
Les deux acteurs sont formidables. Le visage d'Alex Lawther réussit à véhiculer énormément d'émotions par-dessus l'apparente apathie de son personnage. Celui de Jessica Barden également, pleins de petits détails attendrissants (ce roulement d'yeux quand elle lui prend la main). Les deux flics sont également géniales, c'est la première que je vois Gemma Whelan en dehors de Game of Thrones et c'était très plaisant.
Et puis la bande-son. "The End of the world" par Julie London est incroyable, elle me déchire le cœur et l'enveloppe de douceur tout à la fois.
J'ai mis 10/10, purement en terme de ressenti. Il y a des séries comme celle-là où on préfère se passer d'évaluer de manière "objective", si tant est que cela puisse exister. The End of the F***ing World vaut vraiment le coup.