Le deuil d'un enfant

Stranger Things a un côté pop horrifique qui sent bon la VHS. Au grand jeu des influences (apparemment la série s'y prête), je dirais que l'ambiance se situe entre les Goonies et Resident Evil (le jeu hein!). Les enfants acteurs sont la réussite de ce film, ils participent grandement à insuffler une ambiance sympathique à leurs aventures. Le côté fantastique m'a moins plu (mais il est bien possible que je sois une poule mouillée). Les genres sont mélangés et la réal joue assez peu subtilement (mais ça fonctionne plutôt bien) sur notre nostalgie des années 80: musiques, références, plans, montage du mystère mystérieux...

Au final on passe un bon moment en se disant que 4 épisodes auraient permis d'éviter quelques errements (un triangle amoureux adolescent par exemple).

Après coup, je me dis surtout que la série parle du deuil impossible des parents quand ils sont confrontés à la perte de leurs enfants. Le Shérif a fait face à l'injuste mort de sa fille malade, une mère est devenue folle après que sa fille lui ait été enlevée et notre Wynona Ryder (insupportablement trop hystérique) se bat de toute ses forces contre une monstruosité qui est capable de faire les deux: attirer l'enfant dans un monde ténébreux et accessoirement le manger.
Car la mort frappe au hasard, de façon injuste et se nourrit de nos malheurs. Mais que peut-on faire face à elle? Abandonner? Embrasser la folie? Combattre?
Le monstre qui rode aux côtés de nos héros du quotidien pourrait être cette maladie qui s'abat sur nos enfants en promettant de les emporter tôt ou tard. S'en suit alors un combat entre la fatalité et l'espoir, entre nos instincts de vie et nos instincts de mort. Cette autre réalité terrifiante n'est que l'écho lointain d'une catastrophe qui pourrait un jour nous toucher et détruire notre monde. Il faudra alors du courage pour affronter la bête, du courage et du soutien et on comprend de fait mieux pourquoi tant de protagonistes sont impliqués.

Parfois le monstre gagne, parfois seulement.