Spin City
7.2
Spin City

Série ABC (1996)

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Look out that window. We preside over the greatest city in the world. / Sir, that's New Jersey.

Spin City était une "petite" série du milieu des années 90 sur le thème casse-gueule de la vie dans un bureau politique. Si sa contemporaine The West Wing, plus sérieuse, était mieux écrite, sans Spin City il n'y aurait jamais eu l'excellente The Thick of It (10 fois plus crédible il est vrai). Quoi qu'il en soit, cette série comique, loufoque parfois, touchante de temps en temps et surtout bien écrite et très bien interprétée, n'a pas volé son succès.


D'abord, il y a le pitch : suivre les mésaventures du spin doctor (ou chef de la communication) du maire de New York et de son équipe est une excellente idée, encore plus sous l'angle de la comédie. Que ce soit honorer la mémoire d'un chien policier, empêcher le maire d'avoir une érection pendant un discours, ou faire oublier les très nombreuses bourdes de ce dernier, l'équipe autour de Mike Flaherty a de quoi faire. Et une grande ville comme New York permet d'explorer une multitude de sujets, des différents services de la ville aux problèmes de société de l'époque (le faux mariage de Carter et Nikki nous rappelle que le mariage pour tous était une utopie il y a de ça 20 ans).


La deuxième très grande réussite de cette série, c'est son casting. Je tenterai de ne pas trop m'étendre sur la performance de Michael J.Fox, mon éternel béguin de pré-ado, mais il fait preuve dans la série d'un immense potentiel comique, très physique, sautillant, virevoltant, avec moult cascades et chutes contrôlées, bref une vraie boule d'énergie au service de la comédie. Ce personnage arrogant, cynique, imbu de lui-même et sans scrupules dans sa vie professionnelle ne cesse d'essuyer les échecs sentimentaux. C'est cette juste dose entre tête-à-claques et cœur d'artichaut qui rend la performance de Michael J.Fox mémorable, toujours oscillant entre le ridicule et l'émotion.


Si Spin City a des airs de Michael J. Fox Show (et a beaucoup souffert du départ de sa tête d'affiche après la quatrième saison), les seconds rôles sont cependant excellents. Je pense en premier lieu au fabuleux Paul Lassiter chargé des relations avec la presse, qui gaffe comme il respire mais le fait avec une maestria tout bonnement bluffante. Il faut saluer la performance de Richard Kind, qui joue merveilleusement la mauvaise foi, la flagornerie, la cupidité mais qui arrive à insuffler une telle tendresse à son personnage que si Paul est décidément ridicule, il est définitivement un des personnages les plus réussis de la série. Vient ensuite l'inénarrable maire Randall Winston, débiteur de bourdes à la minute, qui rend le travail de son staff toujours un peu plus difficile. J'adore Barry Botswick dans ce rôle, qui est capable de créer le malaise et le quiproquo sans jamais perdre une once de flegme, et avec une désarmante sincérité. Enfin, bravo aux scénaristes d'avoir associé l'obsédé sexuel du bureau (Alan Ruck) avec l'activiste gay, le tandem Carter-Stuart fonctionne à merveille et leurs histoires secondaires, comme celles de Paul, ont souvent volé l'affiche à l'arc principal. Un regret peut-être : celui que les personnages féminins ne soient pas assez développés, à l'exception de Nikki (Connie Britton foreveur), et souvent moins drôles que leurs comparses masculins. Vous me direz, c'était peut-être les années 90 qui voulaient ça, les filles ne pouvaient pas être très jolies ET drôles à la fois, même si Connie Britton, Jennifer Esposito (et Heather Locklear vers la fin) ne ménagent pas leurs efforts.

Elosezhello
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le 26 mai 2017

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