Shadowhunters
4.6
Shadowhunters

Série Freeform (2016)

Voir la série

Dans les séries Netflix originales, y a des trucs sympas. Et y a Shadow Hunters.
Comme quoi, chaque lot de bonnes choses ramène sa part de merdes.


On a donc devant nous le prototype même de l'étron audiovisuel taillé pour adolescents pré-pubères, dans la même lignée que tant d'autres dont je ne citerai pas le nom (aucune envie de me manger le retour du refoulé dans la tronche). Et niveau étron, celui-là c'en est un de compétition.
Rien qu'au début du premier épisode, tu sens cette vibe, la vibe caractéristique du navet en puissance.
De la musique à chier pas du tout adaptée à l'ambiance (mais on s'en fout elle fait "jeune"), des effets spéciaux complètement fauchés (mais on s'en fout y en faut quand même), un jeu d'acteur éblouissant par son manque de talent (mais on s'en fout, ils sont sexy), des combats chorégraphiés par un putain d'aveugle et encore plus de faux raccords que dans le Hobbit 3.


C'est en apercevant les armes avec lesquelles les Shadow Hunters se battent (des épées en plastiques tout sauf convaincantes, avec les leds bien en évidence au dessus de la poignée, et sans aucune cohérence, du genre parfois elles se rétractent, parfois pas, parfois elles s'allument, et parfois non. Mais toujours en ressemblant à un gigantesque godemiché, si ça c'est pas beau) que j'ai su que j'avais atteint la Zone.
J'étais dans cette putain de Zone.
Celle où tu sais que ce que tu vois peut faire fondre ton cerveau, mais que tu continues de regarder, comme ça, en attendant l'AVC. Celle où alternent consternation, hilarité, tristesse, incrédulité, pour terminer par le traditionnel "MAIS PUTAIN QU'EST CE QUE JE FAIS DE MA VIE" une fois les quatre épisodes terminés.


Les personnages principaux sont absolument tous glorieux, et se maintiennent dans leurs QI négatifs avec un brio incomparable. Ci-joint, une petite présentation cas par cas, histoire que vous saisissiez bien le morceau :
- Clary Fray, aka la potiche : Une bonne dose de réactions de merde et de questionnements inutiles, avec une apparence extérieure formatée pour plaire aux teenagers et un jeu d'acteur effrayant de nullité. Tous s'extasient sur chaque action qu'elle accomplit, alors que ce qu'elle fait est ridicule. Elle tue des démons apathiques par chance en maniant son dildo magique avec la grâce d'une adepte de twirling bâton paraplégique, et les badass qui en bouffent cinquante au petit-déjeuner sont là en mode "Wah putain grosse t'as ça dans le sang t'es une vraie Shadow Hunter of the death"
- Le blond stéréotypé (edit : Jayce) : J'en ai carrément oublié son nom. Était-ce Edward ? Ou le mec de Divergente ? Ou peut-être celui du Labyrinthe ? A moins que ... Christian Grey ? Non, je vais trop loin. Quoique.
- Alec, le best-pal gay refoulé : Lui il vend du rêve en barre. Le type qui se pose des questions qui n'ont aucun sens juste pour faire chier tout le monde. Parce qu'il faut bien un chieur dans le groupe. Monsieur a la couche pleine, le colon irritable d'un gosse de 2 ans, et s'amuse à le faire sentir passer au reste du monde. Mais en fait, on apprend un peu plus tard (Oui je spoile pour ce que j'en ai à foutre) qu'il est totalement in love de son buddy Jayce, et c'est normal qu'il soit jaloux de la rousse. Déjà que tu le sentais méchamment venir avec leur système de compagnons à la spartiate en mode bicurieux, quand le bousin arrive, putain c'est tellement mal amené que tu te sens mal à l'aise. La subtilité aux oubliettes.
- Simon, la victime : Voilà, Simon il est là, c'est un humain sans pouvoir, donc il se fait bolosser par tout le monde, se fait enlever, sert de levier scénaristique chiant pour encore plus d'interactions chiantes entre les personnages. Mais bon, depuis qu'il s'est fait enlevé par des vampires, il va pas bien, il est un peu plus badass, il bande en voyant le sang et tape des fixes sur les veines du cou, peut-être des effets secondaires d'une mauvaise grippe ? Leur repaire devait être mal isolé, et Brooklyn la nuit, ça meule pas mal. (Subtilité vous aviez dit ?)
- Izzy, la chaudière : Sujet brûlant, la gonze est tellement chaude qu'elle a un four à pain dans le string. Je sais pas comment la définir autrement, et je pourrai devenir obscène, donc on va arrêter là.


La galerie de persos qui gravite autour n'est pas en reste, entre la mère censée être la meilleure des Shadow Hunters alors que c'est un putain de pétard mouillé, le méchant le moins charismatique du monde qui occupe ses journées à se toucher la bite en jouant avec des seringues dans une cave à Tchernobyl (oui oui, véridique), ou le magicien ouvertement bicurieux qui amène le sujet de l'homosexualité d'Alec avec autant de subtilité qu'un bulldozer dans un jardin d'enfants, y a matière à se fendre la gueule.


Petite aparté sur le scénario : il est à chier. Tout le monde court après LA COUPE DE LA MUERTE, le terrifiant engin qui permettrait de dominer le monde (sigh), et c'est à peu près tout, tout le reste ne sert à rien putain, j'ai l'impression de voir un gigantesque épisode filler. Genre tout le passage sur les souvenirs de la rousse, qui est désamorcé d'une manière stupide, tout ça pour revenir au point de départ ; le remplissage pour les nuls. Voilà. Atterrant.


Heureusement qu'on a le droit à quelques scènes splendides qui viennent relancer l'intérêt, ne serait-ce que pour rire un grand coup. Je pense très, très, très fortement à cette putain de virée en moto. Entre effets spéciaux commencés sous Paint et finis à la pisse, cadrage où on devine clairement que c'est tourné en studio avec un ventilo dans les cheveux pour donner une impression de vitesse, magistral.


Je pense qu'on a bien fait le tour de la chose. 4 épisodes suffisent pour constater la seule qualité de cette série : des dialogues dénués d'intérêts, d'enjeux, de vie, mais remplis à ras-bord de conneries de références adolescentes mal placées, d'états d'âme vide d'âme (en même temps faut pas demander ça à une rousse (...)), et d'une stupidité abyssale à en faire trembler tous les résidents de la villa des Princes de l'Amour.


Préparez les dolipranes et le lubrifiant, vous allez passer une bonne soirée.

Swzn
1
Écrit par

Créée

le 4 févr. 2016

Critique lue 6.2K fois

34 j'aime

15 commentaires

Swzn

Écrit par

Critique lue 6.2K fois

34
15

D'autres avis sur Shadowhunters

Shadowhunters
JujuLa_Guesh
1

Comment nous dégoûter de la saga originelle

Avant tout de chose il faut savoir que de base, les livres The mortal Instrument étaient fantastiques! J'ai bouffer les 6 en une semaines et j'était donc plus qu'impatiente de découvrir la série. Le...

le 16 févr. 2016

18 j'aime

3

Shadowhunters
insanitude
5

Mauvaise adaptation

J'avoue que je n'avais pas de très grandes attentes d'ABC Family (Freeform). La moitié des personnages sont mal adaptés ; les jeunes sont rendu plus vieux, ça ok, mais les vieux sont devenu jeunes et...

le 14 janv. 2016

14 j'aime

7

Shadowhunters
traf
1

Le personnage féminin fort ou la douce imposture

Cette critique est superficielle comme cette série (punchline de débutante comme cette série) Le massacre et je ne parle pas que de sa couleur de cheveux, ceci dit évidemment que j'ai un problème...

Par

le 2 août 2017

9 j'aime

Du même critique

Venom
Swzn
2

Et si tu regardes longtemps un abîme, l'abîme regarde aussi en toi

Y a des phrases qui font réfléchir quand même, et je dois dire que je ne m'attendais pas à ce que Nietzsche s'applique à Venom mais comme quoi tant que la vacuité existera tu pourras toujours combler...

Par

le 12 oct. 2018

136 j'aime

12

Guardians
Swzn
1

Ze Gouardianz of Ze Mozer Russie

Dès l’intro avec leur espèce de pop du pauvre à base de « Do you hear ze childrrren cryingg ? » tu le sens que ça va être exceptionnel, et putain, ça l’est. Allez, monte dans la Dacia, n’attache pas...

Par

le 26 juil. 2017

78 j'aime

18

Godzilla
Swzn
2

De la merde, même emballée dans de la soie, ça reste de la merde.

La série animée Godzilla représente une partie de mon enfance, celle où je passais des journées à faire combattre des monstres en plastique au milieu de boites de céréales tenant lieu de buildings...

Par

le 14 mai 2014

64 j'aime

19