Scooby-Doo et compagnie
6.8
Scooby-Doo et compagnie

Dessin animé (cartoons) Boomerang (2019)

Une partie mousse de la star-système américain

Il est naturel de s'imprégner de la culture d'où l'on vient afin de créer des œuvres artistiques. Si certains sont plus inspirés par la culture importé qui ont construit notre enfance ou notre regard artistique, une grande majorité se réfèreront à la culture avec laquelle ils ont grandit et avec laquelle ils vivent au quotidien. Et personnellement je n'ai pas forcément de problème avec ça. Je trouve ça normal et saint de rendre hommage à une culture qui nous a fait grandir, et de créer des œuvres qui s'inscrivent dans cette culture. Cependant je pense qu'il y a certaines règles à respecter, surtout quand ton œuvre est destiné à un public international car, cela tombe sous le sens, mais lorsque tu t'adresses à un public international, tu dois adapter son propos et son univers afin que certains ne se retrouvent pas sur le carreau à se sentir exclu car n'appartenant pas à cette culture. C'est un défaut que l'on retrouve généralement devant des œuvres japonaises dit "otaku-centriste", mais il y a un 2e pays où l'on retrouve cela, ce sont les Etats Unis, et ce remake de Scooby Doo est l'exemple parfaite.

Déjà pour poser les points positifs, comme je le disais en intro, lorsque l'on s'imprègne d'une culture avec laquelle on a grandit, on a un véritable amour pour cette culture, et on ressent un grand amour de la part de Scooby-Doo et compagnie vis à vis de l'animation américaine des années 60 d'où provient Scooby Doo. On le ressent d'abord dans l'animation et la mise en scène où, malgré la modernité, on voit une volonté de rendre hommage à l'ancienne animation en 2D des années 60 où l'on a des personnages à une dimension avec que la tête qui bouge, avec des mouvements de corps assez robotique à cause du budget et de la technique qui n'était pas. Et à ce niveau là je n'ai pas grand chose à dire. Graphiquement ça marche bien, l'esthétique est là, et l'hommage est réussit. Par contre on ne ressent pas l'esprit même du Scooby Doo des années 60. On fait quelques vannes à base de tartes à la crême et on reprend l'esthétique des années 60, mais à côté on a une série qui est plus préoccupé par le fait de mettre en avant une célébrité plutôt que de réaliser un épisode bien construit. Et là on en vient à mon problème n°1 de cette série: la série se repose trop sur les invités plutôt que sur le fait de faire une bonne série.

Tout l'univers de Scooby Doo et tout ce qui fait la beauté de Scooby Doo est mis au second plan (voire parfois la figuration) afin de mieux mettre en avant des célébrités américaines. Et là où la chose devient innocente au 1er abord et sans risque, elle devient beaucoup plus complexe lorsque l'on voit qu'il n'y a que des artistes américains profondément encré dans la culture américaine et pas forcément international. Si l'on a des invités comme Sia, Woopi Goldberg, ou même carrément Batman ou Wonder Woman afin d'être crédible, la chose devient difficile quand l'on a des célébrités comme Ricky Gervais (et encore à la limite ok), le duo Penn et Teller, Halsey, George Takey, Chris Paul, Steve Urkel de la sitcom "une vie de famille", Wanda Sykes ou encore Weird Al Yankovic. Et là où l'on peut se dire que l'on va découvrir un caractère et une personnalité forte... tous sont résumé à une célébrité ouverte et joueuse qui aime tout et qui est proche d'un membre de mystère et compagnie. Des personnages plats ayant comme seul atout de se rapprocher de près ou de TRES loin physiquement à des célébrités. Le tout devient assez problématique lorsque ces personnage au caractère inexistant volent littéralement le temps d'écran à l'intrigue et à la bande de Scooby Doo pour de la promotion et de la valorisation assez putacière. Il y a un épisode extrêmement gênant avec Sia où l'on sent que le cahier des charges a été forcé pour mettre en valeur Sia. Le méchant est une version alternative de Sia, Sia est présente sur la quasi totalité des plans, Sia fait des vannes avec Scooby Afin d'être cool alors que la voir déguster des tartes avec une chaise balançoire, ça détruit complètement sa crédibilité... on ne voit plus Scooby Doo mais un produit marketing et de communication afin de mettre en valeur quelqu'un, et cela se ressent au scénario. Les phases d'enquêtes sont plates au possible, certains vilains ne sont même pas introduit (je pense notamment à l'épisode avec Sia où SPOILER la méchante c'est la chorégraphe de Sia qui n'a même pas été introduite dans l'épisode et où l'on nous sort toute la fiche Wikipédia afin de la présenter), et l'on retiendra surtout une série où le Scooby gang n'a plus aucune personnalité, où l'on voit pendant 15 minutes une personnalité se faire moussé par Scooby Doo (quel preuve de grandeur...) et à part salir une licence, je ne vois absolument pas ce que fait cette série. Ca part d'un bon sentiment, mais chiant et mal fait.


7/20


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Youdidi
3
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le 17 août 2020

Critique lue 551 fois

Youdidi

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