Primal est une immense oraison à l'oeuvre de Robert Ervin Howard.
Oui, le personnage fait penser au Conan des comics. Mais pas que.
Lance et Croc est une histoire écrite par Howard, décrivant la lutte primitive entre un Cro-Magnon et un Néandertalien pour la possession d'une femme. Oui, c'est pas woke ni me too, mais souvenez qu'on parle d'une nouvelle parue dans un pulp, Weird Tales, en juillet 1925. C'est le titre du premier épisode de Primal, et la description parfaite des deux héros, l'un armé d'une lance, l'autre doté d'une mâchoire formidable, unie dans la sang pour la vengeance de leurs familles.
Terreur sous la lune de sang n'est que le reflet d'une nouvelle du même auteur, les collines des morts, qui met en scène Solomon Kane confronté à une horde de vampires. Je pourrai continuer ad vitam eternam tant Genndy Tartakovsky a digéré non seulement Howard, mais tout un pan de la fantasy.
Mais si c'était seulement un exemple d'écriture. Graphiquement, c'est une claque majeure qui fourmille d'idées en permanence. Le seul bémol est que la violence n'est jamais hors champ et que certains pourraient, à raison, être choqué par une telle démonstration graphique.
Et dernièrement, la réflexion morale est ahurissante : le héros va tomber amoureuse d'une esclave et la libérer, massacrant tout un village d'esclavagiste. Sauf que cet acte va déclencher la propre vengeance des survivants du dit village, et entraîner une chaîne de réactions qui va encore aggraver les choses. Tout acte entraîne ta responsabilité. Rien n'est innocent. Rien n'est blanc ou noir.