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Pretty Little Liars : fidèle à son titre, pas à ses attentes

Pretty Little Liars est une série sur quatre jolies filles assez naïves qui vont au lycée dans une petite banlieue riche. Ce qui les rassemble, c’est une meilleure amie trop populaire, trop stylée mais trop méchante - Alison. Du coup elle a des ennemis, et elle se fait tuer. Suite à quoi, pour une raison que les créateurs ne sont absolument pas pressés d’élucider, les quatre jeunes filles vont être victimes de chantage par un(e) inconnu(e) qui les observe à tout moment et qui connait tous les secrets qu’elles ont pu raconter à leur amie décédée… du coup l’auteur a décidé qu’on les surnommait les « liars ». Pour vous convaincre de la logique, vous aurez droit dix fois par épisode au mot « lie », ses dérivés, et toutes les métaphores filées ultra trop sophistiquées qui pourront s’y coller.
La série s’adresse à un public féminin plutôt jeune (moins exigeant sans doute) donc les scénaristes se sentent manifestement forcés de vous coller des relations toutes plus mièvres les unes que les autres, mais on ne peut s’empêcher de penser que le cœur n’y est pas ; autant celui des scénaristes qui nous collent des compagnons peu concluants et systématiquement relayés au second plan (l’anti-charismatique Toby, l’improbable copine d’Emily - qui avait essayé de la noyer mais c’est pas grave c’était avant - dont je ne me souviens même pas le nom tellement elle peut être insignifiante et improbable même si elle vient nous montrer ses nouveaux kilos perdus à chaque épisode), que celui des liars, ou peut-être est-ce simplement le désastreux jeu d’acteur.
A côté de ça, Pretty Little Liars bénéficie d’audiences plus que solides et voit son spin-off démarrer octobre prochain. Mais alors, comment une série avec de tels soucis de forme peut-elle jouir d’un tel succès, au-delà même de son jeune public de prédilection ? Eh bien, la série doit sa continuation à son fond… ou plutôt au mystère posé dès le pilot : QUI A TUE ALISON ? Et QUI EST « A », la personne qui se prend pour Alison et les harcèle tous les jours de leur vie ? – en même temps, vu leur attitude craintive, indécise, obéissante et leur naïveté, à la place de A je continuerais de prendre mon pied. Mais nous voilà au milieu de la saison 4 on n’en sait toujours pas plus qu’au premier jour. Oh, les Liars ont du être convaincues au moins 15 fois depuis le début de la série d’avoir trouvé qui était A et/ou qui avait tué leur meilleure amie, mais la seule leçon qu’on puisse en tirer c’est que si elles sont persuadées d’avoir compris quelque chose, elles se trompent. Ainsi, chaque fin d’épisode vous convaincra que tout s’expliquera dans le prochain… que vous regarderez sans passion, à la recherche d’une réponse, et juste au moment où vous alliez abandonner, la fin d’épisode vous remettra en alerte. Puis comme au bout d’un moment les fausses pistes ça commence à bien faire, on vous donne quelques pseudo-réponses à la fin des quelques épisodes précédant les pauses de l’année, qui seront évidemment balayées à l’épisode suivant.
Certes, la série est diffusée sur ABC Family, la chaîne câblée de ABC (du groupe Dysney, il faut dire), donc si on a déjà regardé Desperate Housewives ou Grey’s Anatomy, on devrait être familiarisé avec le choix du cliffhanger devant la qualité. Même Lost a eu ses quelques épisodes pas franchement essentiels pour l’intrigue, avec ses 5 dernières minutes plutôt bluffantes vous obligeant à vite regarder la suite. Mais même avec ces trois séries signées ABC, le bluff a toujours eu ses limites, et on ne peut pas dire qu’on se soit trop souvent franchement foutu de la gueule du téléspectateur. Certes, DH ou GA ont osé le geste désespéré d’orchestrer un crash d’avion ou une tornade vous forçant à ne revenir vers la série que par curiosité… Mais il y a toujours eu du résultat : des morts, des pleurs, de l’action ! Difficile d’imaginer pour l’épisode d’après «… ah bah en fait non ». C’est la différence avec PLL, où on ne compte plus le nombre de fois où les personnages ont être percutées par des voitures, droguées, noyées, séquestrées, étranglées, menacées avec des armes chargées, coincées dans un incendie ou « simplement » arrêtées pour meurtre…
On reconnaîtra cependant un soundtrack plutôt riche, des références littéraires assez fines et subtiles, et les fameuses répliques de Hannah qui aident à faire passer l’épisode en attendant la grande révélation. Mais on préférerait presque que les épisodes soient plus pénibles à regarder, on arriverait ainsi plus facilement à se libérer de notre saleté de curiosité et voguer vers de meilleures activités !
Edit du 05/11/13 : je me dois de rajouter un point pour le dernier épisode Halloween qui marque à mes yeux un tournant (même si on peut débattre selon quoi c'était prévisible).
Monza
4
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le 28 août 2013

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Monza

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