Mindhunter fait partie de ces séries qu'on peut prendre au sérieux de bout en bout. Le sentiment paradoxal mêlant la fascination qu'engendrent les serial killers à l'aversion que génèrent les fous est bien retranscrit. La qualité est là. C'est quasiment digne du grand écran, mais il manque la petite touche, l'idée lumineuse qui fait passer de "bon" à "génial". On ne va cependant pas faire la fine bouche. Des acteurs convaincants ainsi qu'une mise en scène maîtrisée font de Mindhunter une série aussi sombre que prenante.
La deuxième saison est tout aussi excellente : Mindhunter se rapproche ainsi encore plus de Zodiac, grand film sur l’obsession et la frustration des protagonistes, eux-mêmes miroirs de celles du spectateur, pris dans ce sentiment d’impuissance à ne pas avoir les réponses qu’il voudrait. Ce n’est pas plaisant et c’est là toute l’idée de cette saison 2 : ne pas satisfaire les besoins des personnages ou bien nos propres besoins de spectateur. Pari risqué, mais pari relevé avec brio.