Mansplaining
6.7
Mansplaining

Émission Web (2018)

J'ai été très agréablement surpris par ce podcast. Je m'attendais à une suite de poncifs sur la masculinité toxique, la culture du viol, la domination du patriarcat, et que sais-je encore. Et, certes il y a beaucoup de tout cela, mais il y a aussi des réflexions intéressantes sur des sujets qui m'intéressaient assez peu de prime abord. Des sujets auxquels j'aurais peut-être été tenté de répondre avec un petit sourire méprisant si on me les avait présenté de manière trop militante ou trop caricaturale.
L'épisode "Petit pénis, le gros complexe des hommes cis" par exemple. C'est typiquement le genre de sujet qui prêterait à la blague et que je serais tenté de prendre à la légère, mais Thomas Messias arrive à créer un propos pertinent sans tomber dans la facilité, comme avec l'épisode sur le porno.


Ce que je reproche surtout au podcast c'est ce ton d'excuse permanente (que Thomas illustre parfaitement dans sa conférence TedX, culte au point d'être devenue un mème). C'est avec l'épisode "En finir avec les bandes de potes" que j'ai un peu tiqué. Il nous y explique que l'existence même de groupes de potes (hommes donc) est problématique, en ce qu'ils excluent les femmes, qu'ils encouragent des comportements de meute ou des propos misogynes, etc. Ce sujet l'intéresse assez puisque dans un autre épisode "Des loleurs et des harceleurs" il va appuyer son propos en prenant le pire exemple possible, celui de la Ligue du lol. En gros, dès que des hommes se retrouvent entre eux, leurs mauvais penchants se révèlent et ils partent agresser des filles. C'est caricatural, c'est du militantisme qui ne fait pas avancer grand chose.
Il cherche souvent la petite bête (comme quoi ça ne doit pas aller si mal que ça), expliquant que les femmes sont trop laissées à l'écart dans "Qu'est ce qu'on a fait au bon Dieu", que Bill Muray a un comportement un peu limite envers Andie McDowell dans "Un jour sans fin", et ne parlons même pas de Disiz la Peste qui va jusqu'à tuer une pauvre serveuse qui ne faisait que son boulot. Le Grand Bain, High Fidelity et d'autres films sont aussi passés à la moulinette de la masculinité toxique. C'est parfois pertinent, parfois moins. C'est évidemment un peu facile de relever des comportements inappropriés dans des vieux films (ou de critiquer le sexisme de Bigard), mais il met parfois le doigt sur des choses plus intéressant. Avec des épisodes d'un quart d'heure on ne prend de toute façon pas beaucoup de risques.

Créée

le 31 mars 2022

Critique lue 93 fois

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