Lost : Les Disparus
6.8
Lost : Les Disparus

Série ABC (2004)

Voir la série

Difficile de critiquer LOST comme il est difficile de le résumer.

Cette série, qui a démarré de façon spectaculaire, a changé la face du cinéma et de la télévision, faisant comprendre que les séries pouvaient rivaliser avec les blockbusters.
Cette série a aussi laissé son emprunte en se démarquant par sa narration intelligente héritée des romans picaresques du XVIIe siècle: chaque épisode dédiait une partie de son temps à un personnage donné, contant son passé puis au fil des saisons son avenir, laissant peu de personnages sur un plan secondaire. Cet éclatement de la figure tutélaire du protagoniste unique s'est accompagné d'un mystère épais dont les résolutions ont été données au compte-goutte dans un jeu subtil sur les analepses et les prolepses qui - initialement purement diégétiques - sont devenues une réalité vécue par des personnages toujours plus dépaysés, perdus avec les spectateurs.

Car, oui, le gros problème de LOST est l'abus de ce qui a fait d'abord son succès: la perplexité. Aimant se perdre avec les rescapés de l'Océanic 815, le spectateur aimait à se surprendre avec les héros de leur découverte. Le début donnait l'impression d'une Île mystérieuse de Jules Verne modernisée (l'avion remplaçant le ballon) mettant en scène des "naufragés de l'air" tentant de survivre sur une île inconnue et restée sauvage mais surpris par d'étranges et inquiétantes présences qu'ils nomment les "autres". Mais en lieu et place du Nautilus de Nemo, ce sont un négrier, un avion et des bunkers recélant des expériences peu catholiques auxquels vont se heurter des héros entraînés peu à peu dans des arcs narratifs angoissants mais inutiles à l'intrigue (les 180 minutes) et des révélations complexes et brouillonnes qui déboucheront sur une vérité incroyable et pourtant courue qui ne demandait aucunement le fatras quantique et théologique y menant.

Perdus d'abord avec plaisir, les spectateurs se sont perdus dans les labyrinthes scénaristiques avec beaucoup moins de plaisir. LOST, nous l'avons vu survivre ensemble mais on l'a sue mourir seule.
Une excellente série qui a perdu en longueurs et en répétitions de ses stratégies narratives pourtant très fines et appréciables. 10 pour la première saison et éventuellement la deuxième - 3 pour les quatre suivantes, cela nous fait un 7.
Frenhofer
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les séries qui ont changé votre vie, Top 10 Séries, 1 vedette de 007, une série, Pilotes et finals et Mon premier épisode de série

Créée

le 9 nov. 2014

Critique lue 563 fois

2 j'aime

Frenhofer

Écrit par

Critique lue 563 fois

2

D'autres avis sur Lost : Les Disparus

Lost : Les Disparus
EvyNadler
10

Comment Lost a changé ma vie.

La «critique» qui va suivre sera plus une sorte d’hommage à cette série qui est devenue ma préférée avec le temps. Je vais me trouver contraint de vous raconter quelques périodes de ma vie si je veux...

le 21 juil. 2014

103 j'aime

21

Lost : Les Disparus
zaz
10

Le jour où j'ai su que ma vie allait changer

Ca y est, il est temps. Temps pour moi de vous parler de LOST. Avant de commencer, il est important de préciser certaines choses : ceux qui me suivent sur GK notamment ou ceux qui me connaissent un...

Par

le 25 mai 2010

68 j'aime

20

Lost : Les Disparus
LOSTpedia
10

"We have to go back !"

La critique est un exercice très difficile en-soi alors quand il s'agit d'en écrire une sur une œuvre qui vous a profondément marqué, ça relève de l'impossible. Mais je vais essayer de faire de mon...

le 20 nov. 2015

65 j'aime

7

Du même critique

Les Tontons flingueurs
Frenhofer
10

Un sacré bourre-pif!

Nous connaissons tous, même de loin, les Lautner, Audiard et leur valse de vedettes habituelles. Tout univers a sa bible, son opus ultime, inégalable. On a longtemps retenu le film fou furieux qui...

le 22 août 2014

43 j'aime

16

Full Metal Jacket
Frenhofer
5

Un excellent court-métrage noyé dans un long-métrage inutile.

Full Metal Jacket est le fils raté, à mon sens, du Dr Folamour. Si je reste très mitigé quant à ce film, c'est surtout parce qu'il est indéniablement trop long. Trop long car son début est excellent;...

le 5 déc. 2015

33 j'aime

2

Le Misanthrope
Frenhofer
10

"J'accuse les Hommes d'être bêtes et méchants, de ne pas être des Hommes tout simplement" M. Sardou

On rit avec Molière des radins, des curés, des cocus, des hypocondriaques, des pédants et l'on rit car le grand Jean-Baptiste Poquelin raille des caractères, des personnes en particulier dont on ne...

le 30 juin 2015

29 j'aime

10