Long Way Up
6.9
Long Way Up

Émission TV Apple TV+ (2020)

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Nous sommes de retour sur les traces motorisées d'Ewan McGregor et Charley Boorman. Acteurs de profession, l'un plus connu que l'autre sans que cela ne joue aucunement dans la relation entre les deux potes, ils décident de prendre la route ensemble pour la troisième fois, à moto. Les deux voyages précédents (Long Way Round et Long Way Down) étaient assez séduisants pour que je me lance dans ce Long Way Up sans trop d'hésitations, parcourant les 13 000 kilomètres de la côte ouest américaine, traversant 13 pays, démarrant à Ushuaia, en Argentine, en s'arrêtant à Los Angeles.


Comme avec le Tour de France, cette série nous permet de profiter du paysage dans notre fauteuil, dans la roue des deux compères, tout en suivant leur belle amitié se développer, mais aussi leur état de fatigue et leurs galères. Sauf qu'ici, ce ne sont pas uniquement les routes d’un pays qu’on traversera, mais celles de plusieurs continents, les deux américains pour cette « nouvelle saison ».


Changement d’époque oblige, une discussion s’installe dès le début sur les méthodes de production et les moyens de déplacement. En effet, les voyages antécédents (2004 et 2007) n’étaient pas une référence en termes écologiques. On réfléchit donc à voyager à l’électrique, ce qui signifie devoir planifier avec plus de précision, pour recharger les batteries de ces engins. La compagnie Harley Davidson accepte de fabriquer et de leur livrer des prototypes de motos, qu'il faudra apprendre à apprivoiser. Le début de la série insiste fort sur le côté novateur du trip et ses conséquences logistiques prévues et imprévisibles.


Côté réalisation, nous ne sommes pas dans Formula 1: Drive to survive, ni sur la forme, ni sur le fond. On ne cherche pas la belle image en permanence, il n'y a pas de ralentis, ou de mise en scène élaborée. Les deux hommes sont filmés parfois un peu à l’arrache, lors des préparatifs du voyage avec l'équipe de production, et puis durant le trip proprement dit, où ils sont aussi leurs propres "réalisateurs", grâce à des caméras fixées sur leurs casques et leurs motos, captant ces moments de vie et les mots leur venant en tête durant leur balade.


On peut résumer que la série se divise d'un côté en plans typiques du reportage, pris généralement à la volée, via leurs casques lorsqu'ils sont à moto, parfois aussi lorsque les protagonistes sont posés dans leur hôtel ou leur chambre d'hôte, et de l'autre côté en plans d'ensemble, captant l'environnement avec des drones, pris par le caméraman qui les accompagne, Claudio Von Planta, ou l'équipe de production. On a alors droit à des images splendides de territoires tantôt enneigés, tantôt arides, des paysages que personnellement je connais peu, comme ceux de la Patagonie et de l'extrémité sud de l'Amérique. Les paysages traversés sont par eux-mêmes beaux ou impériaux. Il faudrait être sacrément mauvais pour ne pas arriver à magnifier ce qui nous est offert à voir !


Long Way Up repose sur la bonne humeur contagieuse d’Ewan, qui n'a pas du tout l'air d'avoir adopté des caprices de star, et le caractère plus anxieux et taiseux de Charlie, amoureux de ce sport. Si je regarde cette série et que j’ai été pris par ces différents projets, c’est par leur côté profondément humain, amical, existentiel, de ces deux hommes (et cette équipe) qui décident de quitter momentanément leur vie (privilégiée) et leurs familles pour plusieurs mois, pour réfléchir, profiter, rencontrer l'autre, (se) (re)découvrir et partager leurs regards avec le monde, comme pour pousser tout un chacun à entreprendre un voyage similaire, selon ses envies et ses moyens. Une sorte de Rendez-vous en terre inconnue à moto, sans le mystère de la destination mais avec celui bien présent des gens qu'on rencontrera en route, et de ce que le chemin nous amènera (comme joie, comme soucis). Ils me font penser à mes propres projets, toutes proportions gardées. Personnellement, moi, je fonce !

Cambroa
8
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le 1 nov. 2020

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