How I Met Your Mother
6.9
How I Met Your Mother

Série CBS (2005)

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Un beau gâchis. C'est véritablement la première impression qui me vient à l'esprit quand on me parle d'HIMYM. Car à force de vouloir insister encore et encore, de vouloir tirer sur la corde, de vouloir exploiter le filon jusqu'à son épuisement pur et simple, la série est passée du statut de standard de la sitcom à celui de série banale. Car il ne faut pas oublier non plus que pendant 4 ans et 4 saisons, HIMYM était devenue un véritable phénomène de mode, présentant pourtant un postulat de départ qui pouvait vite prendre du plomb dans l'aile.

Nous sommes en mais 2004. Friends s'éteint au bout de 10 ans, et 10 saisons remplies de succès auprès des téléspectateurs américains, devant près de 52 millions de personnes. CBS, en bon filou qu'elle est, cherche à sauter sur l'occasion pour prendre la place de la série de Crane et Kauffman dans le cœur de millions d'américains. C'est ainsi que germe l'idée d'HIMYM.
Souhaitant surfer sur la vague Friends, la série présente le même cadre New Yorkais, une distribution des rôles sensiblement équivalente, à cela près qu'ils ne sont plus 6 potes, mais 5, tout en gardant le même équilibre entre chacun des personnages. Là où HIMYM fera fort c'est dans le traitement de ses épisodes, et dans le développement de son arc narratif, qui va délimiter la frontière de la ressemblance avec son illustre aînée.

C'est également ici que je m'arrête de comparer les deux séries.

Oui, ici s'arrête la comparaison, car l'histoire qui se déroule autour du personnage de Ted en devient fascinante, et fascine des millions de personnes. Plus que l'histoire tournant autour de la "mother" (j'y reviendrai), il y a tout ce que la série a apporté à notre société. Du "Haaaaaaave you met ... ?" au fameux "legen... wait for it... dary !", sans oublier les théories farfelues de Barney, que ce soit The Lemon Law, le Playbook, le Bro Code ou encore la méthode de drague la plus révolutionnaire de tous les temps, j'ai nommé The Naked Guy (oui je rêve de la tenter, je veux savoir si ça marche vraiment !). Tout plein de petites choses, qui ne semblent pas si importantes quand on regarde les épisodes, mais qui ressortent naturellement dans la vie de tous les jours. Bonne ou mauvaise, HIMYM aura laissé un héritage marquant à notre société.

Outre la côté universel de la série, il y a son humour. Car avant d'être la purge que nous avons connu au cours des 4 dernières saisons, la série était drôle, voir même hilarante par moment. A ce titre, les deux premières saisons restent à mes yeux les meilleures de toutes. Tout était parfait, les situations délirantes s'enchainaient, le fil rouge de la "mother" se développait tout doucement, laissant filtrer quelques indices ici et là, mais surtout et avant tout, la série savait se renouveler dans son humour. Ca ne tournait pas en rond, c'était fluide, et en regardant à la suite un épisode de la saison 2, puis un de la saison 7, on sent très clairement l'écart de niveau entre les deux.

Car c'est bien ce qui a fait défaut à la série. Le fait de vouloir s'enfermer dans son humour, de répéter ce qu'elle savait faire jusqu'à tourner en rond et proposer quelque chose qui ne veut plus dire grand chose au final. Et le manque d'inspiration des scénaristes a sacrifié la série prometteuse et en un calvaire. Car quand on est en panne d'inspiration on tente tout et n'importe quoi pour essayer de raviver la flamme, quitte à détruire un personnage qu'on avait mis 6 saisons à construire (coucou Barney !) et on ne se concentre que sur un personnage emblématique, populaire auprès des téléspecateurs, quitte à oublier qui est le véritable personnage principal de la série (coucou Ted !)... Et on se retrouve bien dans la merde au moment de conclure la série.

Ce qui m'amène au MacGuffin de la série, à savoir la "mother".
///SPOILERS\\\
Le fil rouge que représente ce personnage est probablement ce qui m'a poussé à regarder la série jusqu'au bout. Et je trouve que c'est le parfait symbole de ce qu'est la série aujourd'hui, à savoir un beau gâchis. Lorsque la série tournait bien, le fil rouge de la "mother" était intéressant dans son développement : des indices filtraient de temps en temps, sans trop en dévoiler, les scénaristes jonglaient habilement avec les nerfs des téléspectateurs. Mais quand elle s'est mise à s'éloigner de ce qui la rendait intéressante, on en a presque oublié son existence. Jusqu'à nous la dévoiler comme un cheveu tombé sur la soupe en fin de saison 8.

Et viens la saison 9.
Les montagnes russes. Le chaud et le froid, encore un symbole de ce qu'a été la série au cours de ses 9 ans d'existence.
Déjà, je dois dire que l'idée de faire tenir la durée narrative dans un week end est une connerie monumentale. Tu es en panne d'inspiration depuis 4 ans déjà et tu te dois d'écrire 24 épisodes qui ne se dérouleraient que sur quelques heures. Forcément ça a planté, et toute la première partie de la saison est d'une inutilité incroyable. On et dans la continuité logique de la merde que l'on nous sert régulièrement depuis 4 ans. Et puis d'un coup, la série se recentre sur Ted, on apprend à connaître la "mother", et on retrouverait presque la série à ses débuts.
Presque.
On sent quand même qu'elle a entamé la dernière ligne droite de sa vie, et que ce n'est pas fait pour durer. Mais le redressement est à souligner. A ce titre le 200e épisode, construit entièrement du point de vue de la "mother" m'a vraiment marqué et touché, ça y est la série sort ses couilles et semble vouloir s'assumer.
Jusqu'au dernier épisode. Le final m'a déçu. Je ne m'en cache pas, j'en suis sorti très frustré. La frustration est d'autant plus grande que ces cons étaient à deux doigts de réussir leur sortir de belle manière. Mais malheureusement, il y a les 5 dernières minutes... Ces 5 dernières minutes où toutes les émotions qui avaient réussi à passer se retrouvent fusillées en plein vol. J'ai trouvé ça vraiment intéressant la mort de la "mother" tout ce que ça représente pour Ted, et ça justifie pleinement l'histoire qu'il raconte à ses enfants. Mais le fait que ceux ci le poussent à aller voir Robin, c'est trop glauque. C'est un peu : "C'est bon, maman est morte de toute façon, tu peux sauter sur tante Robin !". Désolé mais c'est trop pour moi...
///FIN SPOILERS\\\

Et ça me fais chier parce que je serai toujours frustré à propos de cette série. Frustré parce qu'HIMYM avait tout pour réussir et marquer son temps, frustré parce que les prolongations successives de la vie de la série l'ont tué à la longue et en ont profité pour cracher sur son cadavre, avec comme profanation ultime, son final, ultime preuve que ses créateurs n'ont jamais été capable d'être à la hauteur de leurs ambitions.

Et j'appelle ça du gâchis.

Créée

le 6 juil. 2014

Modifiée

le 5 juil. 2014

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Strangelove

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