Good omens, c'est, sur le papier, la promesse d'un bon moment.
Le bouquin est un superbe alliage entre la capacité de faire foisonner des personnages incroyables de Gaiman et le sens de l'humour très subtil de pratchett, associé à leur talent de conteur d'histoire rocambolesque.
L'adaptation est faite par Gaiman, quasiment comme accomplisseur des dernières volontés de Pratchett si on en croit le story telling. Quoi qu'il en soit, c'est la garantie que l'adaptation sera fidèle.
Vous soupoudrez tout cela d'une myriade d'acteurs qui prennent visiblement plaisir à faire ce qu'ils font et vous obtenez une très bonne série.
Son défaut étant justement que l'incarnation des personnages par des acteurs qui cabotinent autant les fait un peu trop briller au détriment de l'histoire, qui perd en puissance par rapport au livres et dont les faiblesses, qui étaient acceptables sur le papier, sautent un peu trop aux yeux sur l'écran.
Il en reste une série de superbe jeu d'acteur. En premier lieu le duo Tennant et Sheen, impeccables dans leur rôles respectifs de démon fatigué de devoir tenir son rôle de méchant (Crowley) et d'ange comprenant de plus en plus la tentation de succomber aux plaisirs terrestres par compassions envers les humains (Aziraphale). Ils sont excellents individuellement mais aussi dans leurs interactions.
Mais alors que je n'en attendais pas moins de ces deux acteurs, j'ai été encore plus subjugués par certains second rôle que je n'espérais pas aussi bon. Ainsi, Hamm est incroyable en archange Gabriel, bureaucrate cynique n'attendant que la guerre pour prouver la supériorité du camp du bien. Ou encore McKean (sergent Shadwell), qui décidément après avoir joué un avocat torturé par sa folie dans Better Call Saul, nous refait une démonstration de personnage farfelu mais finalement pas si éloigné de la vérité que l'on aurait pu le croire.
Le duo interprété par Arjona et Whitehall (Anathème et Newton Pulsifer) est intéressant également, mais c'est une des parties qui souffre le plus de l'adaptation, mettant en évidence leur rôle assez accessoire finalement, les acteurs ne déméritant pas mais ne faisant pas le poids face aux autres poids lourds du petit écran qui ont pu avoir les meilleurs pièces à interpréter.
Les enfants enfin sont un peu en dessous, mais pareil, ils souffrent de la comparaison avec des acteurs chevronnés, qui encore une fois s'éclatent visiblement dans ce qu'ils font.
Mention spéciale à la voix de Dieu, par McDormand, qui ne fait que commenter sans jamais intervenir directement, belle métaphore de son rôle dans l'esprit des auteurs.
Vous l'aurez compris, plus que l'histoire, c'est le jeu d'acteur magnifique de la plupart des protagonistes qui méritera l'attention du spectateurs dans cette superbe série. L'histoire est plaisante si on aime le style loufoque et assez absurde de l'humour utilisé. Le reste est maîtrisé, les effets spéciaux ne font pas trop cheap, la photographie est assez bonne pour venir soutenir le jeu d'acteur, la bande son est plaisante (notamment l'utilisation de Queen jusqu'à l'overdose parfois) .
En résumé, si vous aimez les acteurs du cast, vous passerez 6 épisodes jouissif à les voir cabotiner dans leur rôle et dans leur interactions. Et si en plus vous accrochez à l'histoire, vous aurez une excellente série devant les yeux.
Si ça ne présage pas un bon moment, je ne sais pas ce qu'il vous faut !