Série policière canadienne de la fin des années 2000, "Durham County" s'inscrit sur le modèle de "Columbo", dans le sens où chaque saison débute par un meurtre dont on connaît l'auteur d'emblée.
Le suspense ne repose donc pas sur l'identité du meurtrier, mais sur l'évolution de l'enquête, et ses multiples rebondissements.
La force du show diffusé sur The Movie Network réside dans le choix de héros crédibles et attachants car très humains, c'est à dire bourrés de défauts, à l'image de Mike Sweeney, le flic père de famille qui se révèle queutard et incapable de communiquer avec les siens.
Sa fille Sadie est une adolescente tourmentée qui souhaite elle aussi entrer dans la police : impulsive voire irresponsable, ses mauvaises décisions favorisent paradoxalement l'empathie du spectateur à son égard.
Série plutôt dense, "Durham County" ne s'étale pas au-delà de 3 saisons, composées chacune de 6 épisodes et centrée autour d'un "méchant" charismatique : le voisin psychopathe Ray Prager (Justin Louis) dans la première, la psychologue manipulatrice Pen Verrity (Michelle Forbes) dans la deuxième, et le flic d'origine serbe Ivan Sujic (Michael Nardone) dans l'ultime saison.
L'interprétation fait d'ailleurs partie des points forts du show, avec une distribution de qualité (y compris dans les rôles plus secondaires) autour du tandem Hugh Dillon - Laurence Leboeuf.
En revanche, les scénaristes n'auront pas su enrayer une chute qualitative assez nette, en particulier lors de la dernière année, avec une saison 3 qui bascule vers davantage de drama, au détriment de l'intrigue policière, centrée sur l'affrontement de deux gangs rivaux - en l'occurrence la mafia chinoise et une famille serbe immigrée récemment au Canada.
L'enquête patine, certains schémas narratifs se réitèrent (avec des personnages qui répètent les mêmes erreurs, notamment), et surtout les invraisemblances se multiplient.
En dépit de cette trajectoire déclinante, "Durham County" reste une série plutôt réussie, entre cop show et tragédie familiale, qui prouve le savoir-faire canadien en la matière, avec une tonalité générale plus proche des séries britanniques que de leurs homologues américaines.
Saison 1 : 7/10
Saison 2 : 7/10
Saison 3 : 5/10