Encore une très bonne série Apple TV.
C'est du thriller, on passe son temps à se demander quelle sera la prochaine péripétie, un nouveau coup du sort à n'en pas douter, et au fil de l'intrigue on voit Chris Evans-Andy Barber passer par toutes les émotions, on les vit avec lui.
Je suis peut-être excessivement focalisé sur la performance d’Evans et j’en demande pardon, mais vu que la série est bâtie autour du personnage d’Andy, sans un bon acteur dans ce rôle, tout ça ne tiendrait pas.
Or, pourquoi offrir un rôle dramatique à Chris Evans, un vrai rôle, loin de l’habituel bouclier étoilé ?
Je ne m'attendais pas à ce que cette question influe autant sur mon jugement mais Evans est un acteur très convaincant, qui incarne avec une grande justesse le personnage de cet assistant district attorney dont, soudain, le fils est accusé de meurtre.
Il me semble même que la réussite de la série — parce que oui, c'est une réussite, j'y viens — repose grandement sur ses larges épaules.
Une fois que j’ai dit cela, que faut-il retenir de cette mini-série selon moi ?
Il s’agit d’une brillante adaptation à l’écran d’un roman, et non d'une intrigue originale. Je le mentionne en passant, parce qu'il a sans doute fourni une très bonne base au scénario de la série.
Celle-ci met en scène une famille américaine classique, soudain déchirée parce que son fils, Jacob, est accusé de meurtre, donc, sur l’un de ses camarades de classe, Ben Rifkin, un bully, un harceleur. Pourquoi Jacob a-t-il acheté ce couteau ? Pourquoi ce fils mutique s’exprime-t-il cependant sur Internet, élément dramatique important ? On se doute que ses parents ne puissent croire à sa culpabilité. Mais naturellement, tous ces évènements viennent questionner leur vie dans tous ses aspects, leur quotidien, leur travail, leur amour.
Comme il est des films de procès, l’action ici est organisée autour du récit de celui de Jacob. L’acquittement paraît au fil des audiences de plus en plus hors d’atteinte.
Mais ce récit est lui-même entrecoupé de scènes où l’on voit un Andy interrogé, l’air totalement abattu, par Neal Logiudice (qui veut dire « juge » en italien), l’assistant DA qui a représenté la famille Rifkin lors dudit procès, et qui a cherché à prouver la culpabilité de Jacob. Ces scènes se déroulent manifestement après le procès, mais on ne saura qu’à la fin de la série de quoi il retourne, quel sens leur donner.
J’en arrive au point où il ne faut plus rien raconter.
J’insisterai pour finir sur l’impression de maîtrise que m’a laissée cette série, esthétique, narrative, servie par une interprétation, globalement, assez remarquable.