Bloodline
7
Bloodline

Série Netflix (2015)

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Synopsis


Bloodline est l'histoire d'une de ces familles où Danny le grand frère, électron libre et incontrôlable a quitté depuis bien le temps le nid familial et n'y est revenu qu'en coup de vent. A 40 ans bien tassés cependant, les choses semblent être différentes et sa motivation autre : Danny désire rester dans la demeure de ses parents qui tiennent un hôtel dans les Keys en Floride, aidés par le reste de la fratrie au nombre de 2 frères et d'une sœur. Plus qu'une motivation, il s'agit d'une ambition où les mensonges et les non dits savamment entretenus dans la famille Rayburn depuis 30 ans vont voler en éclat.


Notons que ce pitch n'apporte pas grand chose de neuf sous le soleil de la production télévisuelle, encore moins cinématographique.


La famille, les personnages


D'abord Robert (Sam Shepard) et Sally (Sissy Spacek) Rayburn, les parents. Sissy Spacek livre une partition convaincante, soucieuse voire torturée par sa volonté que tout aille pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles même si je ne peux que regretter que ce personnage n'ait pas été davantage travaillé.
Il y a ensuite les enfants restés au bercail. John (Kyle Chandler) est policier, Meg (Linda Cardellini) est avocate et la testamentaire de la famille ce qui ne manquera pas de causer quelques conflits d'intérêts, Kevin (Norbert Leo Butz) ah Kevin... les choses se gâtent dans cette série avec lui car nous ne saurons jamais ce qu'il fait réellement dans la marina où il passe le plus clair de son temps et que ce personnage n'apporte pas grand chose à l'histoire. Et puis il y a Danny donc, l'aîné, une sorte d'anti Harrison Ford infréquentable interprété par un Ben Mendelsohn qui crève l'écran à chacune de ses apparitions.
Le cercle proche des personnages suit, d'inégale épaisseur à commencer par les enfants de John et de sa femme Diana qui comptent presque pour du beurre au contraire de leur mère qui elle a un vrai poids scénaristique. Le copain de Meg, Marco (Enrique Murciano), également collègue de John arrive à tirer son épingle du jeu.
La série étant richement pourvue de ce côté-là le tout est satisfaisant mais le revers de la médaille est que dans la profusion certains passent presque en totalité à la trappe.


La réalisation


De ce côté là Netflix a mis le paquet. En plus d'une belle brochette d'acteur au casting, le lieu choisi pour le déroulement de l'intrigue est somptueux, la musique douce sait se faire oublier tout en accompagnant efficacement les scènes, la lumière est purement sublime quand il s'agit de filmer en intérieur ou de nuit. A une époque où les filtres colorés sont employés à tort et à travers, on appréciera la justesse des couleurs (balance des blancs au top).


L'intrigue, le scénario


Une chose m'a fâché dès le pilote passé : des flashes forward façon Damages nous font le teasing de la fin de la saison et font le maximum pour nous garder captif de ce visionnage. Les attentifs auront également noté une séquence au tiers de la série qui ne laisse aucun doute sur la fin de la saison et la suite anticipée de l'intrigue.


Quand Danny écrit sur une enveloppe qu'il expédie par la poste "More Coming", à ce stade aucun doute n'est permis : il entretient une famille dont il a tu l'existence et qui viendra mettre son grain de sel tôt ou tard. On attend alors qu'elle se manifeste d'épisode en épisode, encore davantage après la mort de Danny jusqu'à constater qu'elle déboule à la fin de la saison 1 pour jeter les bases de la S2.


Quand on fait le bilan des 13 épisodes on se rend à l'évidence qu'il a fallu régulièrement meubler chacun des opus, que des dialogues ou attitudes ne sont que des prétextes à faire tirer en longueur certaines scènes. Je ne suis pas contre la lenteur dans l'absolu (lisez ma critique sur Rectify pour vous en assurer) mais dans ce cas la série n'est nullement contemplative et condenser aurait permis de densifier l'intrigue, d'aller à l'essentiel et d'éviter de montrer les grosses ficelles.


Alors pourquoi 7 après tant de reproches ?


Parce que la réalisation est une leçon dans le genre.


Parce que les personnages principaux sont perclus de défauts et que j'adore cela.


Parce que j'ai eu beaucoup de plaisir à revoir Sissy Spacek.


Parce que je me suis pâmé devant certaines scènes où Linda Cardellini joue sur le fil du rasoir affichant une grande palette d'émotions en plus d'afficher quelques petites rides absolument craquantes.


Parce qu'au final j'ai trouvé l'histoire intéressante et que la tension et sa lente gradation est maîtrisée
ce qui fait aussi tout le sel de cette série.

Créée

le 6 avr. 2015

Critique lue 840 fois

Poison Ivy

Écrit par

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