Ares
5.3
Ares

Série Netflix (2020)

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L'affiche clinquante invite à penser qu'on se trouve devant une publicité pour Gap, ou une série ultra sexuée pour ados dont Netflix a le secret. Elle ne reflète pas vraiment le contenu sombre et peu réaliste de cette courte série hollandaise qui sera une simple anthologie (pas de saison 2 enfin normalement).


L'histoire est facile à résumer : Une étudiante métisse (le détail a son importance) est intronisée dans une fraternité aussi sélective que puissante, du nom d'Ares. Par ambition, Rosa va se détourner de sa mère malade mentale et ignorer les mises en garde de son ami Jacob (lui même recrue de la fraternité). Qui sont ces mystérieux snobinards, au regard froid et métallique ? Une caste supérieure qui a le bras suffisamment long pour bruncher en privé devant le tableau "La ronde de nuit" de Vermeer ou s'accaparer les postes les plus prestigieux depuis des siècles.


Les sociétés secrètes excitent toujours un peu les imaginaires et le concept est donc suffisamment intriguant pour broder une histoire accrocheuse sans recours à une couche de surnaturel supplémentaire. Kubrick l'a fait avec génie dans Eyes Wide shut, (et Rob Cohen l'a fait avec beaucoup moins de génie dans Skulls : société secrète), dont on pense inévitablement dans le premier épisode. Ici il y a assez peu de matière, et les épisodes pourtant courts semblent toujours un peu fluets.


On contrebalance ce manque de fond par une forme très soignée : les lumières, le cadrage, l'exotisme batave, bref un esthétisme très réussi et qui constitue le seul véritable point fort de la série. Sans oublier le surnaturel bien pratique pour les cliffhangers de fins d'épisodes. Je dis ça avec une pointe d'ironie, mais sans cet élément, la série aurait été bien plus fade.


Il est facile de venir à bout d'Ares, mais on en retire pas grand chose. Un manque d'ambition qui empêche la série d'être une belle découverte. Le résultat n'est pas non plus déshonorant et le dernier épisode dévoile un peu mieux l'objectif des scénaristes


Interroger le passé colonial d'une des plus grands puissances européennes de l'Histoire à travers une parabole visqueuse. Un liquide noir comme le pétrole, secrété dans le sous-sol de la confrérie. Noir aussi comme les esclaves transportés par les navires hollandais pas les derniers dans le commerce triangulaire.


On a vu plus stupide dans le genre, même si ces faits historiques dramatiques tombent un peu de nulle part pour conclure une série pour ados où il est surtout question d'intrigues surnaturelles, et de petits meurtres entre faux-amis. Malgré quelques tics poseurs et un aspect clipesque, c'est loin d'être déshonorant.

Negreanu
5
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le 8 mars 2020

Critique lue 2.1K fois

5 j'aime

Negreanu

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5

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