
Avec toutes les séries futuristes de ces dernières années, une plus historique fait du bien. Ici, on fait place à la vie plus calme mais pas forcément plus joyeuse dans le Canada de la fin du 19ème siècle. A la manière des malheurs de Sophie, on suit les aventures d'Anne, une orpheline de 13 ans adoptée par la famille Gilbert. Pleine d'espoirs pour une vie meilleure, ils sont vite brisés quand elle réalise que ses futurs parents voulaient un garçon. S'en suit un combat perpétuel pour Anne, pour s'intégrer à sa nouvelle famille, sa nouvelle école, sa nouvelle vie.
Au delà de ses cheveux rouges et de ses tâches de rousseurs, mal perçues à l'époque, elle n'est pas facilitée par sa personnalité. Anne parle. Beaucoup. Et avec éloquence. Ce qui n'est pas la normalité chez les enfants de son âge. Entre rêves et désillusions, la série dépeint avec fidélité les à priori de l'époque sur l'origine sociale d'une personne.
Mais le personnage d'Anne, pourtant interprété avec beaucoup de charisme par la jeune Amybeth McNulty, devient très vite insupportable. Tout est fait dans la série pour nous la rendre sympathique : passé tragique et traumatisant, maltraitance physique ou mental de la plupart de son entourage. Mais son égoïsme et ses réactions disproportionnées et dramatiques coupent le lien qui pourrait se créer entre le spectateur et le personnage.
A cela s'ajoute une question fondamentale, comment Anne en étant soit une servante soumise, soit à l’orphelinat où "il n'y a que peu de livres", a t-elle pu en apprendre tant sur la langue anglaise et sa magie ?
Basé sur le fameux roman de Montgomery, Anne with an E est une digne série historique sur la société de la fin du XIXe siècle mais avec des personnages peu attachants, voir exaspérants.
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