Petite copine et happy days

Take a look at my girlfriend
She's the only one I got
Not much of a girlfriend
Never seem to get a lot

J’hésite à traduire, les membres de SC sont bilingues. Accordez-moi ce plaisir :

Regarde bien ma copine
C'est bien la seule que j'ai
Elle ne casse rien comme copine
J’ai dû mal à les garder

Ne criez pas au machisme, je ne doute pas que la belle ingénue ne le largue à la première occasion. Roger Hodson a écrit la chanson à 18 ans, alors qu’il n’avait jamais quitté le sol anglais. Roger est un gamin londonien, qui rêve de jolies californiennes et de millionnaires texans : « I'm a winner, I'm a sinner ».

Depuis la fondation du groupe en 1969, ses leaders, Rick Davies et Roger Hodgson, ont composé quelques albums de rock progressif londonien conceptuel, d’un abord… difficile, et deux chefs d’œuvre : Crime of century (1974), au tempo mélancolique, oscillant entre folie et dépression, et le lumineux Breakfast in América (1979).

Le petit-déjeuner en Amérique, c’est le rêve à l’état brut, la promesse inaltérée, le paradis à portée de voix. C’est l’Amérique de Charly Chaplin, Jo Dassin et Cassius Clay. Nous sommes en 1979, le Maccarthisme était une erreur, la guerre du Vietnam est oubliée, la lutte pour les droits civique gagnée. La Lune est américaine, les jours heureux sont de retour. Je n’ignore pas que, s’appuyant sur la magnifique pochette, des esprits grincheux veulent voir dans cet hymne à la joie une satire de la société américaine. Foutaise.

Le morceau Breakfast in América est écrit et chanté par Roger. L’harmonie est parfaite entre les claviers, le saxophone de John Helliwell et la voix pointue de Roger. Écoutez ce rare équilibre entre une mélodie presque symphonique, un rock and roll décomplexé et une pop grand public.

https://www.youtube.com/watch?v=rd4_DBbPR-Q

Méfiez-vous. La première audition séduit. La seconde marque. La troisième est fatale. La ritournelle est en vous, à jamais. Allez, avec moi : “Take a look at my girlfriend She's the only one I got”

Roger Hodgson va quitter le groupe. Rick Davies conservera la marque Supertramp et les deux vieux copains régleront, à l’avenir, leurs comptes par avocats interposés. L’Amérique, c’est encore loin…