On attend forcément beaucoup d'un livre couronné du Prix Goncourt....Mais tous ne sont pas des œuvres d'exception . C'est le cas de ce roman de 600 pages qui sans être déplaisant, offre assez de rebondissements pour vous pousser à tourner les pages, mais ne parvient jamais à vous surprendre vraiment. Faute au style presque scolaire de l'auteur ? à la structure en multiples fash-backx au chevet du personnage principal agonisant ?
Tout est livré ou presque d'emblée : le personnage principal MIMO, qui se révèlera sculpteur de génie est humainement handicapé , affligé de nanisme, ce qui le rendra amer et frustré à jamais. Son alter-ego, jumelle cosmique VIOLA , jeune aristocrate fantasque de la Maison Orsini, entre en scène comme un fantôme en robe verte surgissant d'un mausolée. Dans un cimetière.....
. Aprés cela, l'un et l'autre auront beau traverser des épreuves assez douloureuses, se perdre, se retrouver....Jamais l'on ne parviendra à être en empathie avec eux (en tous cas je n'y suis pas parvenue) . Peut-être la Passion sourde, gardée secrète entre eux aurait-elle eue besoin de s'exprimer pour que l'on souffre avec les protagonistes de leurs empêchements. Au lieu de cela tout reste sage, trop sage entre eux ....Des corps difformes ou brisés n'ont donc pas le droit de s'aimer ?
Quant à la mystérieuse PIETA sujet de tous les mystères et interrogations, il nous faudra attendre le dernier mot du livre pour en découvrir le bien simple mystère. Evidemment, le parcours de ces personnages qui vont de 9 ans à leurs morts nous permettra de circuler à travers les époques dont celle du fascisme en Italie, mais là encore, cette construction qui rappelle les romans anglais balayant une vie entière semble quelque peu désuète pour les messages qu'elle nous délivre. On a envie de dire ASSEZ BIEN , ce qui est peu pour un Goncourt.