Une grande fresque romanesque

Rares sont les romans qui vous plongent avec une telle force et un tel raffinement dans l’histoire du siècle dernier. Avec Veiller sur elle, l’écrivain Jean-Baptiste Andrea nous raconte l’histoire de Mimo et Viola, deux enfants nés au début du XXe siècle, tous deux issus de milieux différents et qui vont pourtant traverser plusieurs décennies ensemble, ou plutôt, en parallèle, se perdant puis se retrouvant au gré des évènements de la vie.

Viola est issu de la famille Orsini, des nobles de la région de Ligurie, promise à destin tout tracé, mais dont l’esprit rebelle et la soif d’évasion vont faire de cette femme un être insaisissable et d’une liberté absolue.

Quant Michelangelo, dit Mimo, c’est un petit être, atteint de nanisme, élevé avec rudesse par un oncle sculpteur à Pietra d'Alba. Un garçon dont le talent de sculpteur va se révéler au fil des années aux yeux de tous, après pourtant des débuts difficiles.

Sur près de 600 pages, Jean-Baptiste Andrea nous raconte la destinée de ces deux êtres qui s’aiment sans jamais vraiment se le dire, mais dont la personnalisé et la complicité, les rendent immédiatement attachants et passionnants.

Au fil des pages, on voyage dans l’Italie de l’Entre-deux-guerres, on fait la connaissance de personnages multiples, et on assiste à la montée du fascisme et de Mussolini, avec ici et là des références multiples à L’art italien.

Et entre les chapitres, on se retrouve parfois en 1986, (année où démarre le roman), dans une abbaye piémontais, où Mimo termine ses jours, aux côtés de l’œuvre qu’il a sculptée et qui a été refusée par le Vatican : une oeuvre magnifique cachée dans les sous-sols de cette abbaye.

Jean-Baptiste Andrea nous raconte tout ça avec une maestria incroyable, nous plongeant avec bonheur dans la vie de ces deux êtres singuliers et au destin si romanesque.

Un roman ou s’entremêlent l’amour et l'amitié, l’Histoire et la beauté de l’art.

Assurément des très grands livres de cette rentrée littéraire 2023.

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