Publié en espagnol il y a 8 ans, Une maison à Bogotá ressemble davantage à un récit, sous forme de mémoires, qu'à un véritable roman. Peut-être qu'à travers le destin de son narrateur, professeur de philologie, il s'agit de la vie de Santiago Gamboa, un auteur parmi les meilleurs d'Amérique latine (Perdre est une question de méthode, Des hommes en noir, etc). Ou peut-être que non, lui seul le sait, mais le fait est que ce personnage, amoureux des livres mais nettement moins des relations humaines, a quelque chose de fascinant et nous parle à l'oreille, sans gêne aucune, comme dans une confession, à travers son parcours et ses idées originales quant à la condition humaine. Chaque chapitre du livre est conçu à partir des différentes pièces de la maison rêvée que vient d'acheter le narrateur, un prétexte pour revisiter ses souvenirs, racontés dans un désordre très élégant et porté par un style limpide et une ironie sous-jacente. Cet homme, qui a perdu ses parents très tôt dans un incendie, a voyagé aux quatre coins du monde avec sa tante, haut fonctionnaire à l'ONU, égrène des anecdotes ou des sensations vécues lors de ses séjours, parfois d'une année, à l'étranger. Mais Gamboa décrit aussi Bogotá, ses bas-fonds notamment, parvenant toujours à une certaine délicatesse, même quand il s'agit d'histoires sordides où la drogue et le sexe sont de la partie. La littérature est un voyage et Une maison à Bogotá en est un exemple parfait, avec ses côtés réalistes et poétiques, au gré de pérégrinations géographiques mais aussi dans la tête d'un individu à la recherche d'une raison de vivre dans un monde absurde. Le dénouement du livre, fort romanesque et surprenant, crée une sorte de décalage avec tout ce qui a été écrit auparavant mais ne rompt pas le charme de l'ensemble.

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le 11 mars 2022

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