Thérèse Raquin
7.1
Thérèse Raquin

livre de Émile Zola (1867)

Thérèse Raquin est un roman glauque et d'une noirceur abyssale.

Aucun des personnages ne suscite l'attachement ou la pitié, peut-être un peu Thérèse au début, mais l'on ne peut s'empêcher de penser qu'elle ne doit son triste sort qu'à, certes la fatalité ou son entourage, mais surtout à sa passivité face aux événements. Prise dans une toile d'ennui, puis de passion morbide et pour finir dans la peur et la culpabilité face au spectre omniprésent de son crime, peu de souffrances seront épargnées à la jeune-femme.

Aucune pitié pour la victime, Camille, que l'on aurait bien envoyé ad patres nous-même. Aucune empathie pour la tante de Thérèse, étouffante et aveuglée par le fait de son égoïsme.

Aucun attrait envers Laurent qui sous ses allures de brave gaillard et de peintre raté, n'est en fait qu'un pleutre voulant se faire son petit cocon douillet, en ayant à en faire le moins possible et qui dès le départ ne verra Thérèse que comme un moyen, agréable au début, de parvenir à ses fins.

L'écriture est belle, le livre se lit à une vitesse folle et n'espérez pas voir arriver une lueur d'espoir au font du terne et triste passage du Pont-Neuf. Zola ne place pas grande espérance en ses semblables et on ne peut vraiment lui donner tort. Les ressorts de la culpabilité sont décrit avec une précision quasi chirurgicale qui m'a fait irrémédiablement penser, pendant ma lecture, à Crime et Châtiment.

Pour découvrir, ou comme ce fut mon cas, nous réconcilier avec Zola, Thérèse Raquin ne peut être que chaudement recommandé...

... hormis pour les "roide" "roidies" qui parsèment l'ouvrage toutes les 15 lignes ! (désolée, il fallait que ça sorte)
Pravda
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le 9 août 2013

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Pravda

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