Raiponce
7.2
Raiponce

livre de L.P Sicard (2018)

Très bien mais clairement pas pour moi

  Énorme succès d’édition au Québec, la collection des *Contes interdits* chez AdA éditions s’appuie sur un concept des plus simples : la réécriture de contes libres de droit en une version horrifique, gore, glauque. Si tu es un fidèle de ces lieux ami-lecteur, tu sais à quel point ce genre n’est pas le mien. Déjà parce que je flippe très facilement… Si j’ai eu envie de découvrir un de ces Contes interdits, c’est par curiosité. Est-ce que ces ouvrages sont si extrêmes que cela ? Après tout ils sont réservés aux plus de 18 ans… Et puis, je ne vais pas te mentir, la beauté des couvertures de la collection est pour beaucoup dans mon attirance… Que les maisons d’édition en prennent note d’ailleurs, beaucoup de lecteurs sont sensibles au visuel…
Quant à savoir pourquoi j’ai choisi plus particulièrement la réécriture de *Raiponce* par monsieur Sicard… Sincèrement je crois que j’ai pris un peu au pif mais en prenant soin, toutefois, de dénicher un conte que je connaisse un peu. Bon avant ma lecture, j’ai quand même pris le temps de lire un résumé du conte original, du moins la version des frères Grimm…

Il y a longtemps que je n’avais pas « buter » sur une critique… Remarque, ami-lecteur, c’est toujours stimulant de devoir relever un défi de ce genre. Cette fois – encore plus que pour mes autres avis - je vais devoir presque exclusivement m’appuyer son mon intellect, pas sur mes émotions. Parce que la première conclusion au terme de ma lecture de Raiponce est simple : décidément le genre de l’horreur n’est pas pour moi. Bien que je sois moins sensible à la lecture que devant un film ou une série, je n’aime pas avoir peur et/ou être mal à l’aise. Or le court roman de monsieur Sicard suscite surtout cela… Si j’écoutais mes seules émotions, j’écrirais quelque chose comme : nan, beurk, c’est affreux et glauque. Mouais… On fait mieux en terme de critique construite et argumentée.


 Prenons donc un peu de recul et de hauteur pour parler de *Raiponce*. L’histoire est constituée de deux parties distinctes et bien que la première des deux soit un peu moins violente, l’auteur ne donne pas de répit, très vite la première scène choquante surgit. Contrairement à beaucoup de lecteurs, du moins dans les commentaires que j’ai pu lire, j’ai nettement préféré la première partie du récit avec, pour personnage principal, Rob le chasseur. C’est avec ce dernier, que j’ai trouvé l’horreur particulièrement pertinente. Simplement car c’est avec Rob que monsieur Sicard montre le mieux le mécanisme qui pousse à franchir les limites… Quand nous entrons vraiment dans le vif du sujet, c’est à dire avec Jacinthe, l’adolescente kidnappée pour sa chevelure, les scènes atroces se succèdent. Et on ressent très bien la peur de l’héroïne…
Je ne vais pas le nier, c’est plutôt bien écrit et l’auteur parvient à rendre le récit extrêmement prenant. Surtout qu’il a eu l’intelligence de s’appuyer, pour *Raiponce*, sur quelques éléments véridiques. Dont l’incendie de l’ancienne clinique psychiatrique infantile dans la commune où se passe le roman. Incendie qui n’a fait aucune victime dans la réalité puisque le bâtiment était déjà abandonné depuis longtemps… Le récit est glauque, gore, il met mal à l’aise et, rappelons-le, c’est tout le concept de la collection. Sauf… Sauf que j’ai trouvé quand même qu’on tombait dans le gore pour le gore, l’horreur pour l’horreur. Derrière la réécriture du conte et les scènes choquantes, il n’y a pas grand-chose.
Finalement, *Raiponce*, et peut-être les autres contes revisités par la collection, ne sont pas seulement à réserver aux lecteurs de plus de 18 ans mais aussi à ceux qui aiment l’horreur pour l'horreur. Ce n’est pas un mauvais roman, loin de là, même si c’est si court que le récit n’a pas le temps d’offrir autre chose que cet aspect horrifique et choquant… N’empêche que je ne suis clairement pas faite pour ce genre et, qu’à l’avenir, je m’abstiendrai de me plonger dans des romans qui nourrissent mes cauchemars…
CulturoVoraces
6
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le 10 mars 2022

Critique lue 96 fois

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