Psychopompe
5.7
Psychopompe

livre de Amélie Nothomb (2023)

Après un pavé roboratif et tellement romanesque, comme La ville introuvable de Yu Hua, il n'est pas mauvais d'enchaîner avec un texte court, n'est-ce pas, histoire de retomber sur terre. Alors, pourquoi pas Psychopompe, le nouvel opus d'Amélie Nothomb, la stakhanoviste belge, laquelle a depuis longtemps prouvé qu'elle était experte en concision, accordons-lui ce talent, si tant est que cela en soit un ? En l'occurrence, il est appréciable que ce livre soit aussi bref car il part déjà dans tous les sens et il n'est pas certain que cela aurait été supportable sur 200 ou 300 pages. Qualifier Psychopompe de roman semble un abus de langage, à moins qu'Amélie ait ajouté une certaine dose de fiction à ce récit très personnel, ce qui est possible mais peu probable. L'écrivaine revient donc sur son enfance, au gré des déménagements de son père ambassadeur, et expose sa passion pour les oiseaux, une sorte de fièvre aviaire dont elle essaie d'expliquer in fine la relation avec l'écriture car n'est-ce pas, "écrire c'est voler" (sic). Et sinon, on a droit à quelques pages sur sa période d'anorexie, sur sa fascination pour le Japon et sur la conception de quelques uns de ses romans récents. Sans oublier son père et la connivence post-mortem qu'elle entretient avec lui. Psychopompe ressemble à une sorte de lettre à ses lecteurs, où elle révèle des éléments de vie intime, un mélange de psychologie et de pompe, qui n'est pas la raison du titre du livre, pas de méprise. Si les plupart des textes d'Amélie se lisent vite et sans déplaisir, en laissant une trace plus ou moins longue, son petit dernier, de par son égocentrisme encombrant, n'est pas loin de susciter un ennui poli et embarrassé.

Cinephile-doux
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le 22 sept. 2023

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