Bon. Comme beaucoup de monde, j'ai aussi eu ma période d'amour pour l'heroic fantasy, pour les histoires d'ados pleins de pouvoirs, protagonistes d'un monde magique et déchirant.
J'ai même une affection particulière pour les mondes brisés, à l'instar de la trilogie de la terre fracturée par l'autrice N.K. Jemisin, dont la narration m'a emporté vers un mélange de science-fiction, dystopie et drame tout-à-fait exquis.
Mais ce n'est pas de cette oeuvre-là dont il doit être question, ici.


Malgré quelques doutes pour cette énième oeuvre présentée comme de la SF/fantasy pour ados en tête de gondole, on m'en avait également vanté la narration, le fond, donc je me suis laissé tenter.
Pour faire simple, j'ai été très déçu par ce premier tome, pour la simple et bonne raison que les quatre cent premières pages sont pour ainsi dire, vides. Le récit et ses éléments mettent un temps fouuuuu à prendre du mouvement, il ne se passe rien, les personnages ne vivent rien de vraiment perturbateur, rien n'avance. C'est d'un fade. L'autrice essaie bien de nous jeter de la poudre aux yeux en décrivant un bal mirage, la merveilleuse ville de Citacielle (on repassera pour le nom, auquel on attribue la note de haussement d'épaules désintéressé et peu convaincu), les traditions du puissant et féroce clan des Dragons, les capacités de liseuse d'Ophélie... Mais ses mots n'ont pas suffisamment de poids pour émerveiller et happer dans le récit. C'est bien dommage.


Sur les cent dernières pages, c'est un peu mieux, enfin il se passe quelque chose, enfin les personnages entre en jeu et cessent d'être les spectateurs blasés d'un monde de courtisans dont tout le monde se bat les cou*lles, et quand enfin on se prend un peu à tout ça, la fin du tome arrive telle un cliffhanger de série netflix à bas budget. Juste pour donner envie au lecteur de poursuivre l'aventure, de satisfaire sa curiosité : va-t-on être amenés à voir d'autres arches ? Les pouvoirs d'Ophélie serviront-ils à quelque chose ?
On nous sert l'histoire sous une belle cloche reposant sur un joli plateau d'argent, avec en guise d'hors d'oeuvre du riz Uncle Bens sortant du micro-ondes.


Décevant. On accordera au moins à ce livre le bon point de ne pas être trop complexe à lire.
Et pour le coup, oui, j'en lirai les suites. Parce que ça occupe. Sur ma liseuse, vainement et sans entrain, par conformisme, sans les payer.

Couuette
4
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le 29 mai 2020

Critique lue 506 fois

Kévin Couette

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