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Eduardo Mendoza a la moustache touffue et sympathique. Celle d'un conteur hors pair avec lequel l'histoire a commencé en 1982 avec sa première traduction en français. Le roman s'appelait Le mystère de la crypte ensorcelée et nous présentait un héros, fraichement sorti d'un asile psychiatrique, enquêteur amateur pour le moins atypique et pas très orthodoxe. C'est le même olibrius que l'on retrouve aujourd'hui dans Les égarements de mademoiselle Baxter et le moins que l'on puisse dire est que son état mental ne s'est pas amélioré ce qui ne l'empêche d'être toujours sur la brèche. Entre temps, Mendoza a beaucoup écrit sur sa chère ville de Barcelone et lui a même fait des infidélités du côté de Madrid. De La ville des prodiges à Bataille de chats, en passant par Une comédie légère ou L'année du déluge, sa bibliographie passe par un certain nombre de romans "sérieux" et passionnants mais il ne peut s'empêcher, de temps à autre, de commettre une oeuvre loufoque et burlesque aux basques de son improbable détective. Qu'on ne s'y trompe pas, à travers les mésaventures de son dingue protagoniste, l'auteur catalan poursuit sa radiographie de Barcelone, dont il regrette la modernité vendue à la frénésie commerciale au mépris de la sauvegarde de son âme. Au premier degré, Les égarements de mademoiselle Baxter est une parodie de roman policier, une enquête qui serait menée par des seconds rôles, des rejetés de la société de consommation, nantis toutefois de l'envie de combattre l'injustice et éventuellement de défendre la veuve et l'orphelin. Le livre ne tire pas à conséquence, il n'a pas autant de verve qu'espéré et son rythme est parfois cacochyme tant Mendoza aime à digresser et à sortir quelques bons mots dont l'humour n'est pas des plus délicats. Mais enfin, c'est agréable à lire et la critique sociale, grinçante, est des plus pertinentes. A ne pas conseiller pour une première lecture de l'auteur, toutefois.

Cinephile-doux
6
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le 17 déc. 2016

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Cinéphile doux

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