Trois ans après "la Défense Lincoln", Michael Connelly incarne à nouveau l'avocat Michael Haller, dans un roman à la première personne avant tout destiné aux amateurs de séries procédurales. En effet, avant de vous lancer dans la lecture de ce livre, sachez qu'une bonne partie de l'histoire se déroule dans un tribunal, et que le langage utilisé est assez technique. C'est une des raisons qui m'avaient fait détester "la Défense Lincoln", alors que je suis d'habitude un grand amateur de tout ce qui est écrit par Connelly.

On retrouve donc l'avocat de la défense Mickey Haller après une cure de désintoxication et une année sabbatique. Suite à l'assassinat d'un de ses amis avocats, Haller hérite subitement d'un cabinet et de 31 affaires en cours ! Pris au dépourvu, Mickey est obligé bon gré mal gré de se remettre vite fait dans le bain, et le cas le plus juteux est assurément celui de Walter Elliot, un magnat du cinéma accusé du meurtre de sa femme et son amant. Alors que les charges à son encontre sont accablantes, Elliot n'a pas l'air plus inquiet que ça : il est persuadé d'être acquitté, et il continue son boulot au studio comme si de rien n'était. Avec l'aide de son enquêteur Cisco et de son ex-femme Lorna, Haller se remet donc au boulot, et retrouve vite ses instincts d'avocat...

La première moitié du roman nous permet de suivre au jour le jour la reprise de ce cabinet : Connelly s'intéresse dans le détail à tous les intervenants d'un procès (juges, avocats, procureurs, jurés, enquêteurs, experts...) et à défaut d'être passionnant, il nous dresse un portrait assez détaillé du système juridique américain. Contrairement à Harry Bosch, Haller est assez antipathique et arrogant, et en dehors de quelques passages consacrés à sa vie de famille, on a vraiment du mal à s'attacher à lui. En parlant de Bosch, Connelly le présente sous un nouveau jour dans ce roman : Mickey Haller étant le personnage principal, c'est à travers ses yeux qu'on redécouvre l'inspecteur du LAPD, et le portrait n'est pas toujours flatteur. Haller peine à lui accorder sa confiance, et Bosch est décrit comme un flic sournois et peu collaboratif.

Si cette rencontre explosive entre Bosch et Haller constitue l'atout marketing n°1 du roman, sachez que vous allez tout de même devoir supporter environ 150 pages de procès ! Malgré un style clinique et sans fioritures, on s'ennuie parfois, et fort heureusement, les 40 dernières pages nous font retrouver le Connelly qu'on aime. Après un twist final inattendu et plutôt cohérent, le roman s'achève par une énorme révélation qui à elle seule rend sa lecture indispensable.
chtimixeur
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le 9 oct. 2011

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