En quoi la guerre bouleverse t-elle l'existence de civils, contraints, de gré ou de force à prendre parti ? Comment divise t-elle et apporte t-elle le désastre dans les familles ? Cela, ce ne sont pas les livres d'histoire ou les témoignages d'actualités qui nous le racontent mais bien les romanciers. Dans Le jardin de l'aveugle, tout commence après le 11 septembre et l'arrivée des américains en Afghanistan à l'assaut du régime des talibans. Une guerre de sociétés, de religions et de cultures et une multitude de victimes collatérales. Par certains côtés, le livre de Nadeem Aslam a des airs de western oriental avec un héros naïf, mais courageux, qui passe des mains des sanguinaires seigneurs de la guerre à celles des "infidèles" d'Outre-Atlantique. Mais Le jardin de l'aveugle brasse plus ample et plus intense encore, multipliant les points de vue et les portraits de personnages impliqués, souvent contre leur volonté, dans ce conflit barbare. Les plus émouvants sont ceux d'un vieil homme menacé de cécité et d'une jeune femme qui, comme une Pénélope du XXIe siècle, veut croire dans le retour de son bien-aimé. La langue d'Aslam est riche, tour à tour irradiante de poésie puis d'une brutalité excessivement réaliste. L'alternance d'action et de contemplation crée un léger déséquilibre dans ce brillant roman cependant un tantinet trop long et parfois trop spectaculaire.

Cinephile-doux
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le 10 janv. 2017

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