Le plus surprenant, en fin de compte, dans le roman de Stefanie vor Schulte, est que le coq noir, fidèle accompagnateur de Martin, 11 ans, dans ses aventures, réussisse à rester vivant malgré la faim qui tenaille les estomacs des pauvres hères qu'il rencontre. Mais peut-être est-ce aussi parce que l'animal est soupçonné d'être une créature du diable ? Le conte de l'écrivaine allemande est située en un époque indéterminée qui pourrait être celle de la guerre de 30 ans, à moins que ce soit plus tôt encore, au cœur du Moyen-âge. Qu'importe, dans ce récit qui évoque moult références littéraires et picturales (Bosch), le monde est sombre et cruel, surtout pour les enfants d'une contrée où sévit un mystérieux cavalier kidnappeur. Au milieu de cette géhenne, Martin, malgré son jeune âge, représente l'intelligence et la grandeur d'âme, par conséquent sujet aux moqueries et à la jalousie des plus bas du front, inquiets devant cet ange qui les ramène à leur triste condition. La plume de Stefanie vor Schulte fait preuve d'ardeur et d'ironie pour décrire des péripéties parfois surréelles qui tranchent avec des scènes d'un réalisme noir. Dans certains passages du livre, il n'est pas non plus interdit de penser à Andrus Kivirähk, même si l'auteur estonien possède une palette plus étendue en termes de fantaisie et de délire.

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le 23 sept. 2022

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