Adrien, le narrateur, quadra genre looser, traverse une crise sentimentale depuis que sa compagne lui a demandé de mettre leur relation en pause. Alors qu'il est pendu à la réponse à un sms de rappel qu'il lui a envoyé, ses pensées courent le long des strates intimes juste sous la frontière du moi, sans jamais la traverser vers l'espace de parole collectif, en l'occurrence sa famille. Le récit s'articule autour d'un discours qu'on lui demande de préparer pour le mariage de sa soeur, et pour lequel il n'a ni envie ni inspiration. Confidences jamais dites, flash-backs pesants de regrets, vieilles blessures suintantes, paroles d'hier qui résonnent encore, alternent avec les répliques des conversations quotidiennes autour du chauffage au sol, du plan de table du banquet de mariage, des équipements de l'hôtel du futur voyage touristique au soleil.... Un livre sur le "non-dit", le "non-rapport"(sic), couvert par la banalité des conversations quotidiennes qui nous donnent l'illusion d'être ensemble, et nous protège des vagues que nous craignons tant de ne pouvoir surmonter (sic). Un livre sur ces icebergs que nous sommes tous, à ne montrer qu'un petit bout de nous-mêmes, le plus lisse, le plus attendu, étanche et imperméable si possible, pour ne pas avoir à pleurer. Un livre sur les rôles dans lesquels on se piège ou se fait piéger, faute de se faire connaître tel qu'on est et d'oser être soi. Pas plombant du tout, au contraire souvent drôle, grâce à l'humour qui rythme le texte et invite à l'autodérision.