Le beurre de Manako se présentait sous une forme appétissante avec l'enquête menée par une journaliste autour de la personnalité d'une présumée meurtrière, passionnée de cuisine. Il serait peut-être injuste de prétendre que le livre de Asako Yuzuki ne tient pas ses promesses, car c'est une question de goût personnel, mais le mélange des différents ingrédients ne fait pas lever la pâte autant qu'espéré. Disons que les parties consacrées à la fascination qu'éprouve la journaliste pour l'accusée et son côté obsessionnel à goûter les mêmes plats à son tour puis ensuite à sa lancer avec passion dans la cuisine, ne manque pas d'intérêt, sauf justement quand les innombrables recettes tendent à dévorer l'intrigue. Ce n'est certainement pas le premier roman asiatique à intégrer l'art culinaire dans son récit mais, étonnamment, dans Le beurre de Manako, les longues descriptions ne donnent pas tant que cela l'eau à la bouche. L'aspect psychologique n'est pas suffisamment roboratif pour redonner faim et le regard sur la société japonaise et la place des femmes, jugées avant tout sur leur physique, avec le culte de la minceur, ne convainc guère car trop peu approfondi. C'est loin d'être un livre indigeste, bien entendu, mais seulement quelque peu étouffe-chrétien, sentiment qui dépend à l'évidence de la potentielle fringale de chacun.

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le 18 juin 2023

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