Il y a bien longtemps qu’un livre ne m’avait pas autant scotché. Non seulement par son histoire, mais aussi par sa structure et la fluidité de l’écriture de Joël Dicker.


D’ailleurs, ce n’est pas une histoire, ce sont des histoires, des tranches de vies que nous révèle l’auteur. Ces histoires s’entremêlent, hier et aujourd’hui, voire encore pour demain. Elles partagent le même décor en permanence, cette petite ville d’Aurora, à des époques différentes.


La_Verite_sur_l_Affaire_Harry_QuebertVoilà Marcus, narrateur principal. Il est auteur de roman et à connu le succès dès son premier livre. Il doit rendre prochainement son nouveau manuscrit, malheureusement, il souffre du syndrome de la page blanche. Face à la pression de son agent et de son éditeur, il décide de partir se mettre au vert, et trouve refuge auprès de son maitre, Harry Quebert, dans le New Hampshire.
Marcus a eu Harry comme professeur à la fac. Ce dernier lui a donné toutes les règles pour réussir dans le beau métier d’auteur. Entre jogging, temps d’écritures, et longues discussions, les deux hommes se retrouvent après une longue séparation. Cependant l’inspiration ne vient pas pour Marcus, malgré la rigueur et les conseils de son mentor. Marcus rentre donc à New-York.
A peine arrivé, il apprend que le corps d’une jeune fille, disparue 30 ans plus tôt, a été retrouvé dans la petite ville d’Aurora. Pas n’importe où ! Non, dans le jardin d’Harry ! Marcus ne peux croire à la culpabilité de son ami. Il va tout faire pour le disculper, devra-t-il faire son enquête lui même, et par la même occasion, écrire un nouveau best-seller.


La force de ce roman réside dans la manière dont l’enquête avance, sans pour autant être qu’un « policier ». Joël Dicker n’est pas dans la veine d’un Harlan COBEN qui pose ses histoires dans le quotidien pour aller de rebondissements en rebondissements. C’est plus fin et moins linéaire. Si le livre ne manque pas de suspens, son « pouvoir de séduction » est avant tout dans sa construction, dans le coté fouillé des personnages, de leur psychologie, dans les allers-retours entre le passé et le présent qui pose les relations entre les protagonistes, narrateur inclus, la façon dont chacun perçoit l’autre. Et les lourds secrets de cette bourgade américaine.


Le narrateur n’échappe pas à ce décorticage. Il revient lui-même sur ses choix, sur la manière dont il a manipulé les gens pour créer sa propre mythologie. Et la façon dont Harry a su détruire ce mirage.
Les rares éléments extérieurs sont l’agent et l’éditeur de Marcus qui nous font un rappel constant sur l’impératif autour du livre. Plus quelques coups bas, car tout est bon pour faire le buzz.


J’ai aussi beaucoup apprécié les passages de chapitre, ponctué par les règles d’Harry sur l’écriture. Cela mériterait presque une compilation.


Je vous invite à lire, après le livre bien entendu, les commentaires de l’auteur sur son livre sur son site.

gildrouville
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le 3 mars 2016

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