Arthur mon petit,

Te souviens-tu de ce dont nous étions convenus après "Une étude en rouge" ? Je vois que ta mémoire ne te fait pas défaut, et qu'enfin surgit à nouveau dans ton esprit la promesse que tu fis tantôt, de ne plus servir - à nous, tes lecteurs - de deuxième partie en retour en arrière, sans Sherlock Holmes dedans. Parce que là, c'est encore ce que tu fais et je dois te dire mon petit Arthur que c'est vraiment pas bien.

Tout commençait pourtant bien puisque tu introduisais le Professeur Moriarty qui dans cette version est vieux (et moche et pas joué par Andrew Scott pour une raison qui me dépasse et toi aussi sans doute). Ah, l'affrontement que tu promettais - peut-être pas dans ce volume, mais dans un suivant, au moins ! Certes, la présence de Moriarty n'est que nébuleuse, et on sait bien qu'il ne se montrera pas, mais tout de même ! Le nom est jeté ! Le Napoléon du crime est dans la place - et donc, enfin, Sherlock Holmes se mesure à un adversaire à sa hauteur.

Ensuite, un message codé que Sherlock décode en deux coups de cuiller à pot, un meurtre impossible dans un château avec un pont-levis - tu tenais le bon bout ! Il y avait tout ce qui convenait dans cette histoire. Des domestiques louches, une épouse pas assez triste, un secrétaire joli garçon et louche et des douves ! Alors pourquoi, pourquoi, by Jove, es-tu allé nous raconter une histoire de société secrète ? C'est tellement semblable aux mormons de ton premier opus qu'on se demande si tu n'as pas décidé de ne plus te casser la tête (en revanche tu nous casses plusieurs parties du corps mon petit Arthur et pas seulement le cœur !) Bref, une deuxième partie sans aucun intérêt d'autant que le mystère une fois résolu (et franchement, avoue-le, tu n'avais pas du tout d'idée et tu en avais assez ?) tu ressors Moriarty du chapeau pour livrer une fin amère (mais plus intéressante que le livre tout entier).

Je comprends assez bien pourquoi tu as décidé après celui-là de ne plus écrire de romans et de t'en tenir aux recueils de nouvelles. À part le Chien des Baskerville, c'était pas la grande joie tes romans... Je te pardonne néanmoins, malgré tout, parce que tu ne pourras plus nous refaire ce coup-là si tu n'écris plus que des nouvelles (je l'espère de tout mon cœur) et que tu as quand même créé Benedict Cumberbatch et que tu ne peux donc pas être entièrement mauvais.
Hameçon
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le 1 mai 2013

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