Prisonnier de soi avant d'être prisonnier du monde

Georges Hyvernaud nous pousse dans nos propres retranchements et, au delà de transmettre un simple bouquin témoignage, il s'interroge sur le sens de la vie en général. Parfois, les mots sont durs mais à la fois empreints de délicatesse, sous la plume de cet ancien professeur retenu captif durant la Guerre. Hyvernaud n'a pas voulu seulement transmettre mais dénoncer. Dénoncer l'homme, sa condition, l'humanité toute entière, la bienséance, le mal-être, le gouffre atroce dans lequel on plonge quand on n'est plus rien, mêlé aux autres et sans identité, quand on "devient les autres". Il ne s'agit pas là de camps de concentration mais de l'histoire d'un prisonnier de guerre et de son quotidien durant la seconde guerre mondiale. Une page de l'histoire peu connue qui nous plonge dans les abîmes de la décrépitude humaine. Dans ce livre, l'être est malmené. L'être que l'on est, celui que l'on croit être, et celui que nous voulons ou choisissons d'être. La douleur de ne plus s'appartenir et la honte sont deux éléments essentiels de ce livre qui décrit à merveille ces pages de l'histoire que nous avons tendance à oublier, et cette nature humaine,brute, que l'on retranche derrière les codes de bienséance que nous nous sommes crées. Ce voile de conventions disparaît ici pour laisser place à l'instinct qui nous domine. A lire d'urgence!
Kateriná_Snezan
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le 25 juin 2014

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