Derrière le sport

J'avais initialement découvert Romain Molina avec un livre qui ne m'intéressait pas plus spécialement que cela puisqu'il s'agissait de la biographie de Cavani. Si c'est certes un joueur excellent, son histoire ne m'intéressait pas plus que cela. Au final, j'en étais ressorti assez charmé avec un beau travail d'investigation de l'auteur.

Molina vient cette fois avec La Mano Negra traiter un sujet nettement plus sérieux qu'est l'argent dans le football, le monde des agents et des présidents de club. Pourquoi autant de richissimes hommes d'affaires investissent dans le football. Et qui sont ces personnages parfois troublent qui semblent en fait contrôler le football mondial.

Une fois encore Molina impressionne par son investigation, le nombre de personnes interrogées parvenant même à aller jusqu'à la source. Pour l'amateur de football qui ne connait que le jeu lui-même et qui ne s'intéresser qu'à cela, il risque d'en découvrir de sacrées histoires et d'être sacrément déçu de son sport favori. Pour quelqu'un qui aime aller plus loin, je ne suis pas sûr que le travail de Molina le surprendra, mais il aura en tout cas le mérite de confirmer ce que l'on pensait. De mon côté, cela fait déjà longtemps que je ne me fais plus trop d'illusions sur ce sport quand on voit qui en est aux commandes et à qui les coupes du monde sont attribuées (Russie, Quatar notamment).

Du côté de l'écriture, on appréciera la tentative d'originalité dans l'introduction des chapitres. Molina sait également mettre du rythme et parvient à rendre la lecture rapide.

Deux points négatifs toutefois. Je dirais quand même que Molina aime se faire mousser par moments notamment parce qu'il parvient à interroger de sacrés personnages. Je comprends qu'il en soit ravi mais ce n'était pas nécessaire de se faire mousser.

Le second point reste que par moment, c'est brouillon. Il y a tellement d'informations qu'il est parfois très difficile d'en avoir un recul. Et Molina ne l'offre par assez (le nombre d'entreprises bidons gravitant autour du foot, de personnages, etc.). Des schémas auraient presque été nécessaires. Certains regretteront aussi que finalement, le bonhomme s'intéresse plus à la vie des oligarques russes qu'au football lui-même.

Mais on a en tout cas affaire à une sacrée mafia. Et quant aux défauts, je pense surtout que ça provient de la jeunesse de Molina et que cela se soignera avec le temps.