La bible

Un brouillard terne vient de couvrir les facettes mystérieuses d'un embryon encore intact dans le berceau de la Création incarnée. La puissance immaculée d'un commencement éternel à l'entrée des portes d'un paradis effacé par la beauté de milles cieux s'entassant dans les décombres d'un amour plus pur que la contemplation du Tout-Puissant. Je vis la Bible, mais aussi j'observa les alentours et les contours de la Création et du Créateur. Tout était comme déjà si pur avant les soubresauts de l'amour. C'est comme si tout était cartésien, un début, et une fin, un déroulement vague mais linéaire. Pour écrire, il suffit de faire respirer les orfèvreries de nos mains et de laisser l'âme respirer au sein de l'esprit, seule preuve tangible de la conscience humaine et d'un développement créatif prégnant et réel, touchable, désignable. La frontière entre le perceptible, le dicible et l'indicible, l'imperceptible, a comme, pour moi, toujours été maigrelet. Je suis comme constamment envouté dans un flou mystique qui baigne dans une aura dorée dépassant la force même des archétypes utilisés pour représenter les chakras, choses qui n'existent que dans le terreau de la croyance. La sève de l'estime et le fondement de la foi réside dans la capacité de crédulité face aux faits externes à sa cellule personnelle, par delà la subjectivité, si tant est qu'il y ait une objectivité autre que scientifique. Emerson nous montre comment nous fonder, nous concevoir, et nous réinventer constamment, peu importe les inventions et les conventions à briser. Nous n'avons pas qu'un but sur Terre, mais aucun. Nous sommes les maitres de nous mêmes par la Providence d'une Nature naturellement régulatrice et ordonnée, mais externe à la condition humaine. Il n'y a pas de Dieu qui nous suive, seulement des repères donnés pour atteindre notre idylle de foi personnel. Même les athées ont probablement la foi. La foi et Dieu ne sont pas opposés mais pas similaires. L'un n'existe sans l'autre. Comme parler de compassion pour autrui sans s'apprécier en tant qu'être unique. La confiance en soi réside dans la foi que nous porterons à notre être, et ainsi même les murs les plus hauts sembleront n'être que de pâles adversaires face au développement créatif naissant et détruisant les erreurs égotiques du passé. Pour se réinventer, la confiance doit apporter. Et sans nouveauté à apporter la confiance se révèle insuffisante à elle même, telle un coquillage privé du sel marin. L'essence de la confiance est l'essence à conserver à jamais avec soi pour conquérir les raz de marées et les océans bouillonnants des amours morts nés, des amours indécis et des amours en construction. La confiance devient notre libre arbitre et devient la repentance de l'âme face à la méditation insondable de la nature, pour atteindre le soi, le profond, l'inconnu et récupérer les repères du nouveau "connu", du redémarrage, de l'amarrage de la pensée dans une positivité éternelle et avancée. La confiance en soi n'est pas un livre d'Emerson, mais une manifestation de la capacité d'évolution propre à chacun. Nous sommes libres et à jamais l'Homme est libre de droit, que cela soit dans la nature, ou dans la culture, qui n'est en fin de compte qu'une barrière factice dont s'émancipe le premier renonçant à l'imitation. Il ne faut pas imiter, mais transcender.

Je terminerai par citer le plugrapper Serane "Je ne suis pas un imitateur".