Frankeinstein fait partie de ces livres que je n'ai jamais lu, que je sais que je devrais lire et que pourtant ... Je n'ai toujours pas lu.
Etant abonné à la série des Maitres du fantastiques, j'ai enfin eu une bonne raison de le lire ( vu que je l'avais enfin ).
Après la lecture, plusieurs surprises s'imposent. Déjà Frankeinstein n'est pas le nom du monstre mais de son créateur. C'est quelque chose de bête mais j'ai l'impression d'être passé plus d'une fois à côté de quelque chose en parlant de Frankeinstein improprement. Le monstre n'a pas de nom, il s'agit de la monstruosité.
J'avais en tête un monstre lent à la force colossale et vaguement intelligent. Ici on a un monstre rapide, intelligent mais particulièrement horrible. Si on mets de côté l'horreur de son apparence il apparait comme tout à fait normal ( d'où sa discussion avec le père de Laney ). On notera la cruauté de son sort car le monstre est avant tout la victime de son créateur qui l'abandonna. Il dut tout apprendre lui même mais n'a pas eu le temps d'avoir une notion du bien et du mal ancré suffisamment.
L'histoire en elle même est morcelée car racontée depuis plusieurs voix mais je n'ai pas trouvé cela choquant ou gênant pour ma part. Par contre le rythme est lent, parfois même un peu lourd.
A mettre en relief avec les écrits qui suivront, Mary Shelley ouvre une voie au fantastique moderne ici mais elle le fait de la manière romantique de l'époque. Le livre ne parle pas d'expérience et on ne sait pas du tout comment le monstre est revenu à la vie. Il s'agit avant tout du combat du jeune Frankeinstein qui fit l'erreur de rendre à la vie un rassemblement de morceaux de cadavres et qui par la suite ne cherche qu'à réparer son erreur.
J'ai un peu décroché sur le passage où le monstre demande à son créateur de lui créer une compagne. Après le meurtre de l'enfant, je ne voyais pas pourquoi Frankeinstein acceptait cette requête.
Au final, un roman qui se lit assez vite et qui n'a pas trop mal vieilli.