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Il faudrait offrir Sophie Calle, en mettant une gommette sur le prix.

J'ai mis 8 à celui là et 7 à son petit frère, Disparitions. Pourquoi? Parce que c'est pareil, l'expérience de lecture est la même, la facture est la même. En clair elle a eu, en 2000, une très bonne idée et elle a décidé d'en fait deux petits objets.
Je préfère le prix de Fantômes, et il est moins cher. Disparitions est un peu plus long, l'intérieur est plus travaillé. Mais le vert de la couverture ne m'attire pas, c'est du vert mousse. Je n'aime pas le vert mousse. Et puis il est deux fois le prix de l'autre. Alors quitte à apprécier un concept (parce que la lecture en soi, et moins intéressante que le concept), autant que cela soit court, incisif et plus abordable.
Je regarde sur internet. Il a été réédité avec une couverture noire moins intéressante que ce bordeaux/violet. et le prix a été multiplié par quatre.
Je parle beaucoup du prix. Parce que l'on est sur un objet conceptuel. Et que je suis intéressé par le prix du concept. Et avec Sophie Calle, le concept me plait souvent (a l'air de me plaire) mais il coûte cher, alors je ne peux ni l'acheter, ni l'emprunter, personne autour de moi ne les a jamais.

Le concept. La base est de demander à des personnes, qui ont passé beaucoup de temps autour, de décrire un tableau qui n'est plus sous leur vue. Sans distinction aucune entre les personnes misent à égalités par la constance d'un petit carré rouge pour délimiter les témoignages. Des femmes de ménages, des gardiens, des conservateurs de musée. Il y a un quelque chose d'absolument fascinant dans cette logique.
Dans Fantômes, ce sont des tableaux en prêt dans un autre musée. Dans Disparitions, ils sont volés ou détruits. Je crois que j'ai préféré Fantômes pour plusieurs raisons - raisons extérieure à l'objet, entendons-nous.
Le fait que les tableaux reviennent dans un jour prochain donne une certaine paix au témoignages. C'est comme demander à un ami de nous décrire un tableau, c'est honnête. Et puis on compare les visions. Je ne suis jamais allé voir les tableaux, parce que ce n'est pas l'expérience pour moi.
Dans Disparitions, il y a ce rapport affectif au disparu, les regrets, tous ces sentiments qui parasitent. Et surtout, il y a l'argent. l'Œuvre disparue a une valeur, et les gens en parlent beaucoup, spéculent sur la connaissance du prix par le voleurs, commentent le fait que c'est du laiton et que ça ne devait finalement pas coûter grand chose, etc. Et cette arrivée de l'argent dans cette pureté, c'est un peu macabre. Parce qu'on en parle bien assez de l'argent en art. Regardez, j'en parle énormément aussi.
Pour éviter ce problème, on ne devrait jamais acheter Sophie Calle. On devrait l'acheter aux autres. On devrait l'offrir en mettant une gommette sur le prix. Et puis Fantômes, pas Disparition. Et là je crois qu'on aurait une expérience artistique non financière, et pourtant sensuelle, liée à un objet. Et je crois que cela serait beau.
Nathaniell
8
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le 25 févr. 2014

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Nathaniell

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