Et là, on a un souci. Des semaines que j’écris majoritairement sur des bouquins moyens et maintenant que je me retrouve face à un vrai chef d’œuvre, je voudrais faire un billet splendide, sensible, bien écrit, passionnant, pour vous donner réellement envie de lire Eurêka Street, et je sèche. Je sèche, forcément, je me sens rouillée et en plus j’ai la sensation que quoi que j’écrive, je ne saurai pas rendre hommage à ce pu** de roman qui m’a retournée, m’a redonné le sourire et foi en la lecture et en le roman contemporain. Je pourrais m’arrêter là, je pourrais ne pas raconter comment il est venu entre mes mains mais c’est une jolie histoire alors voilà

Je m’baladais sur l’avenue le cœur ouvert à l’inconnu, il faisait beau, c’était l’un des premiers samedis de beau temps de 2013 à Paris autant vous dire qu’on était de sortie avec les copines et après un thé avec des scones (au beurre salé et à la crème fraîche, je vous rassure, je ne suis pas si chic) on est parties éliminer les calories marcher dans la rue Montorgueil qu’elle est jolie. Là, il y avait une boutique éphémère d’Amnesty International qui vendait des bouquins, le principe était donnez-nous vos livres, choisissez ceux que vous voulez sur les tables, payez ce que vous voulez. On nageait dans les Fortune de France (déjà lu) et les Houellebecq (lirai plus) quand, avec une exclamation, Christine, car c’est de Christine qu’il s’agit, certains d’entre vous auront reconnu la seule personne qui me fasse entrer dans un salon de thé, quand avec une exclamation donc Christine s’est écrié « ah, lis ça, c’est génial ! « . Vous, je sais pas, mais moi, dans ce genre de cas, je suis obéissante. Donc j’ai obtempéré et je l’ai rajouté à ma pile. Oui, j’avais fait une pile, mais c’est pas ma faute pis en plus c’était pas cher (oui, bon, aussi, il faut dire que j’ai laissé trop de sous, mais c’était pour une bonne œuvre). Et je l’ai lu, très vite, très accrochée, complètement dedans.

C’est superbe, c’est fort, ça se la joue petit roman sur de petites gens et en fait ça met une grande baffe dans la gueule sans être difficile d’accès (non, au contraire, ça se lit super bien), ça se passe en Irlande, il y a des catholiques, des protestants, l’IRA, des filles, des garçons, des parents, des enfants, c’est un superbe bouquin et il faut absolument que vous le lisiez.
Ninaintherain
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le 15 mai 2013

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