Dans cet ouvrage Rousseau développe une conception originale de l'homme à l'état de nature, qui pose d'une nouvelle manière le problème de l'inégalité entre les hommes.
Le Discours sur l’origine de l’inégalité parmi les hommes paraît en 1755. Il répond ainsi au sujet de concours proposé par l’académie de Dijon en 1753.
Rousseau développe ainsi plusieurs concepts : l’état de nature, l’homme sauvage, l’inégalité, l’homme civil.
Il se demande comment est-on passé de l'état de nature à l'état sociétal, l'homme est-il bon ? L'égalité existait-il ? D'où vient cette inégalité et est-elle légitime ?
Pour lui c’est la civilisation qui est responsable de l’inégalité qui règne parmi les hommes.
En ces questionnements, il répond aussi aux philosophes du XVIIe siècle, tels Bodin, Spinoza, Hobbes…
Il réfute ainsi les thèses de la tradition théorique du Droit naturel ; cette école fonde la légitimité du souverain dans la nature (Droit naturel) où l'homme est libre, mais en danger).
Alors, les hommes font un pacte de non-agression afin de jouir de la paix.
Les hommes confèrent à un seul (les Monarques) le pouvoir politique (la potesta) par un contrat de souveraineté.
Si son Discours sur les sciences et les arts est primé et lui offre une large notoriété, Le Discours sur l’origine des inégalités parmi les hommes ne reçoit pas de prix !
Une pensée novatrice au XVIIIe siècle qui critique ouvertement la théorie du "pacte de gouvernement" ; pour lui il n'y a pas contrat entre les hommes et le Souverain.
J'ai vraiment apprécié cette lecture : novatrice et clairement argumentée.
Dans l'édition que j'ai lue, j'ai aussi aimé l'introduction rédigée par Gérard Mairet, maître de conférence en philosophie, qui replace ce discours dans le contexte historique et développe les arguments de Rousseau, mais aussi des autres philosophes qui l'ont précédé.
A (re)découvrir pour appréhender les notions de sociétés, liberté, libre-arbitre, inégalités : des thèmes toujours d'actualité !