Cacao brut, pour ne pas dire amer, dans le Brésil des années 30. Bâti comme un témoignage, Cacao ne se drape pas dans une facture romanesque, pas le temps. Pas le temps non plus de s'attacher aux personnages, pas le temps.
Alors accompagner, un court instant, cette vibrante ébauche sociale et humaine qui colorera toute sa littérature à venir. Dans cette oeuvre de jeunesse, Jorge Amado déroule le tapis de l'exploitation et de l'oppression comme une gifle, sans attendre que nous tendions l'autre joue : ses personnages l'ont déjà fait pour nous.
"Je n'ai jamais pu comprendre pourquoi les bordels sont pleins d'images et de statuettes de saints. Rue du Bourbier, c'était ainsi. L'image de Notre-Seigneur de Bonfim, toutes les maisons la possédaient. Antonieta, avant de se coucher avec un homme, faisait sa prière. Elles croyaient en la sorcellerie et faisaient des promesses. Elles maudissaient la vie qu'elles menaient et en même temps remerciaient tous les jours le Créateur de les avoir mises au monde. "
Tandis que moi quatre nuits