Porcelaine
7.4
Porcelaine

livre de Estelle Faye ()

"Le temps passe et les hommes changent, mais le spectacle continue"

Dans la Chine ancienne, un jeune homme intrépide provoque la colère d'un dieu forestier, et fait de son visage une tête de tigre. Quittant son village, il part sur les routes avec une troupe d'acteurs. Suite à une grave blessure et à quelques bribes de magie, il obtient l'immortalité. Ses talents de comédien, sa longévité et ses capacités animales en font un personnage hors du commun, traversant les époques sans se soucier de grand chose à part continuer à mener sa troupe à la rencontre du public.


Xiao Chen, l'homme-tigre, fait route avec Pieds de cendre, un contorsionniste très séduisant, et Brume de rivière, une fée dont les pouvoirs sont retenus par une robe d'amulettes, grâce aux soins attentifs de la mystérieuse Maitresse de la troupe. Mais la jeune fille est poursuivie par des forces ténébreuses qui forcent le petit groupe à fuir sans cesse. Les choses changent à jamais quand Pieds de cendre s'entête à visiter un ermite soit-disant immortel pour percer ses secrets...
Il ne s'agit là que de l'intrigue du premier tiers du livre, mais j'en dis déjà beaucoup. La suite s'enchaine autour de la trajectoire de Xiao Chen, de sa femme Li Mei, et de Brume, femme fatale ensorceleuse, dans un joyeux mélange de tragédie et d'aventures. À chaque page, fantômes, dieux, zombies ou golems, serpent géant ou singes démons, sortilèges et malédictions, illusions et enchantements peuplent le récit d'une atmosphère irréelle, tout à fait digne d'un conte de fées pur jus. À cela s'ajoute plusieurs fils rouges tissés entre les époques, du visage félin au masque humain, ainsi que tout l'univers du théâtre, mais surtout un corbeau malicieux qui joue souvent au bon génie quand tout semble désespéré.


Alors que le roman s'étale autour de plusieurs siècles, l'écriture ne répond pas toujours à une telle ampleur temporelle, elle reste légèrement fade. Certains personnages secondaires mériteraient aussi une plus grande attention, pour étoffer encore plus l'arrière-plan de cette grande histoire. Mais ce sont des défauts finalement mineurs, et l'essentiel est que le roman explose dans un foisonnement de couleurs, de sons, de parfums, de bruits ; des profondeurs des forêts aux immenses steppes mongoles et jusqu'aux tortueuses ruelles de Pékin, c'est un ravissement de sensations qui nous emporte dans la grande et belle histoire du tigre et de la tisseuse.

Florentin
8
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le 26 avr. 2015

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