Porcelaine
7.4
Porcelaine

livre de Estelle Faye ()

Des steppes mongoles aux splendeurs de Pékin... un très joli roman!

Comme toujours, je débute avec un petit paragraphe sur la couverture… qui est absolument sublime. Elle est signée Amandine LABARRE, nom qui résonnait de manière connue à mes petites oreilles. Une recherche Google plus tard, je découvre que la dame est une habituée des Imaginales, justement. Et que j’avais eu la joie d’assister à un de ses ateliers lors de mes premières Imaginales en 2014! De plus, elle a pas mal travaillé pour feu les éditions de l’Oxymore, mon précieux… En bref, vous l’aurez compris, gros coup de coeur pour le travail de l’artiste, et c’est pour cela que vous retrouvez d’autres de ses oeuvres en fin d’article!


Passons au texte lui-même. Dans l’ensemble, cet ouvrage m’a beaucoup plu. Le gros point fort pour moi est l’univers relaté par Estelle FAYE. Le cadre est diversifié, les descriptions précises sans être lassantes. On passe des steppes mongoles aux splendeurs de Pékin en quelques pages, et c’est un ravissement. Je ne résiste pas à l’envie de vous livrer un extrait du livre, une description de Pékin, justement: « Les fastes de la Cité Impériale côtoient le labyrinthe bourbeux des Hutongs, les vieux quartiers dont les ruelles étroites s’entrelacent telles des tentacules de pieuvre faisandée. Plus que jamais, Pékin défie la raison et l’imagination des hommes. » J’ai beaucoup apprécié cette recherche du Mot précis, cette délicatesse dans le choix du vocabulaire.


Ce qui m’a le plus plu dans l’ouvrage est la richesse des références. FAYE s’inspire en toute transparence des plus grands mythes chinois et c’est un délice pour la fan absolue de culture asiatique que je suis. Ainsi, dans les mythes chinois, le tigre et l’homme descendent du même ancêtre. Et lorsque Xiao Chen se comporte mal, c’est que la sauvagerie du tigre aura pris le dessus. Le corbeau, animal totem du héros qui le suit à travers les siècles, symbolise les parents, et on peut supposer qu’il s’agit de l’esprit de la mère de Xiao. Enfin, on peut songer que Li Mei est un clin d’oeil à Aqiao, jeune chinoise qui vécu parmi les Fées et qui réalisa le premier tissage.


L’intrigue est simple, mais belle. Le triangle amoureux est certes classique, mais il fonctionne. Les personnages sont charismatiques, même si je les trouve un peu niais par moment. Disons que ce sont des clichés certes, mais qui se réfèrent aux personnages fondateurs. Ils jouent des rôles sur scène, et dans leur vie aussi.


Le bémol de l’ouvrage est le fait qu’il traîne un peu. Il est divisé en 3 parties, et je trouve que la 3ème est un peu redondante. De plus, le livre met du temps à démarrer et du temps à se conclure, et c’est à cause de ses longueurs que j’ai enlevé un coeur à ma notation. Néanmoins, la partie deux est des plus réussie. On sent que le style de l’auteure est en construction, et cet ouvrage est pour moi des plus encourageants quant à la suite de ses écrits!


En conclusion, Estelle FAYE nous livre un second ouvrage réussi, à l’univers maîtrisé et aux décors soignés. Si le livre aurait pu être il me semble plus court, il n’en demeure néanmoins agréable à lire!

Au_Baz_art_des_Mots
7

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Romans fantastiques

Créée

le 2 mars 2018

Critique lue 143 fois

Critique lue 143 fois

D'autres avis sur Porcelaine

Porcelaine
Ninaintherain
8

Critique de Porcelaine par Nina in the rain

Trois livres de suite des éditions des Moutons Électriques, on va finir par croire qu’il y a du copinage! Mais en fait, non, juste une envie de littérature de l’imaginaire ou, comme je l’ai lu dans...

le 29 mars 2013

4 j'aime

Porcelaine
Menqet
5

Tigresoie

Au début je voulais appeler la critique « Le tigre ne sourit qu’à moitié ». Mais il aurait fallu expliquer d’où venait la référence, parce que c’était pas évident. Il fallait donc mettre toute la...

le 7 juil. 2017

1 j'aime

Porcelaine
Kissed-by-fire
7

Critique de Porcelaine par Kissed-by-fire

En Chine, en l’an 200, Xiao Chen défit les esprits de la montagne pour ramener du bois sec à son père qui est en train de cuire la poterie la plus parfaite qu’il soit. Mais les dieux se vengent et le...

le 26 oct. 2016

1 j'aime

Du même critique

Le Pays de la liberté
Au_Baz_art_des_Mots
4

Déception écossaise

J’avais lu auparavant « Les Piliers de la Terre« , du même auteur, et malgré quelques longueurs , je l’avais beaucoup aimé. Dans le cadre de mon challenge écossais, je me suis lancée dans la lecture...

le 9 mars 2018

1 j'aime

Faërie
Au_Baz_art_des_Mots
6

Un classique destabilisant

Il était une fois une ferme au bord d’une grande forêt verdoyante. Une famille reconstituée, qu’on peut qualifier de bobo, emménage pour se créer un nouveau départ. Entre la crise d’adolescence de...

le 2 mars 2018

1 j'aime