La campagne finlandaise nous est plutôt familière depuis les romans picaresques du regretté Arto Paasilinna. Qui n'a cependant pas grand chose à voir avec celle "photographiée" (c'est son métier d'origine) par Aki Ollikainen, dans Pastorale. Découvert avec le saisissant et glaçant La faim blanche, l'auteur nordique livre un deuxième ouvrage bien différent quoiqu'il soit également d'une brièveté cette fois quelque peu frustrante. Pastorale est en partie une chronique familiale dont les protagonistes représentent trois générations, au sein d'une petite communauté isolée, dont on se doute qu'elle est vouée à disparaître. Désirs et jeux sensuels des plus jeunes, souvenirs épars des plus âgés et puis la mort qui rôde. Dans la journée estivale que décrit Ollikainen, la plus belle part, élégiaque, est réservé aux magnificences de la nature. Dans laquelle le règne animal ne connait ni innocence ni cruauté, il obéit simplement à un cycle éternel : le loup a faim, la vipère se love au soleil, le brochet passe de prédateur à victime, les agneaux bêlent et les corbeaux croassent comme des croquemorts. Pas de progression dramatique dans Pastorale, le roman est une symphonie harmonieuse même dans ses dissonances et apaisée. Il ne manque pas d'une certaine séduction mais ne constitue qu'un en-cas avant le grand livre que l'on est en droit d'espérer du talent d'Ollikainen.

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le 17 mars 2020

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