Le Cinéma d'action américain par Owen_Flawers

Pas envie de perdre mon temps à rédiger une vraie critique avec les fioritures d'usage, donc voici, en brut:

¤ 200 pauvres pages, dont à la volée plusieurs dizaines sont gaspillées par des illustrations inutiles ou des fonds noirs usant beaucoup d'encre pour rien. Les marges sont énormes.

¤ PAS DE BIBLIOGRAPHIE ... ??? sérieusement? Il n'y a vraiment rien eu de publié sur l'action depuis la naissance du genre? (Indice: si, et ce n'est pas introuvable.) Ou alors l'auteur, journaliste qu'il est, n'a-t-il pas pris la peine de consulter quoi que ce soit sauf les films eux-mêmes?

¤ Les pages consacrées aux scènes marquantes ne servent dans la plupart des cas à rien. Rien du tout n'y est analysé; par contre, ça oui, l'auteur se délecte dans des anecdotes. Une manière américaine d'apprécier sûrement.

¤ Les blogs et autres critiques enthousiastes (et les interviews) nous présentent un auteur chevalier en armure brillante qui vient pourfendre avec son livre les ténèbres de l'ignorance de l'action cinema. Pour le lecteur lambda peut-être, mais le spectateur expérimenté et non dépourvu de sens critique verra le contenu analytique de ce livre réduit à peau de chagrin au fur et à mesure de la lecture.

¤ Sur le même sujet: la définition que l'auteur donne du film d'action est complétement dogmatique et non étayée. Il nous dit qu'il faut distinguer un film d'action d'un long-métrage comportant des scènes d'action, or il use à de nombreuses reprises du second type, sans le signaler. Il ne définit d'ailleurs pas la scène d'action et n'analyse pas de cas limites. Aucune typologie syntaxique ni sémantique n'est établie dans l'ouvrage, alors que le genre s'y prête aussi bien que les sonnets des poètes de la Renaissance. Delcroix choisit l'approche chronologique, qui plaira bien à des gens non exigeants, émus des pages colorées et d'illustrations grand format.

¤ Les premiers chapitres sur le cinéma muet sont certes intéressants, mais il faut signaler l'absence de l'analyse de l'influence du western, du film de guerre et du film historique sur le film d'action. Plus généralement, la porosité du film d'action avec les autres genres est éludée (j'ai trouvé quelques mentions, mais superficielles).

¤ Le lien entre la littérature d'action et le cinéma n'est pas abordé du tout. Pour être traité convenablement, cela mériterait certes une monographie, mais tout de même...

¤ Encore et toujours la Cannon pour le côté cheap des films d'action. Moi qui attendais P.M. Entertainment...

Bref, à lire pour ceux qui ne connaissent rien au genre ou pour les enfants. Les premiers chapitres apportent quelques pistes à explorer aux gens qui s'y connaissent, mais ils devront les explorer tout seuls... Le reste peut être plaisant à lire aux chiottes ou quand on s'ennuie.