L'autrichien Michael Köhlmeier est un artiste tous terrains : comédien, musicien, animateur radio et ... écrivain. En France, on le connait notamment pour Deux messieurs sur la plage, récit fictif et néanmoins inspirée par la réalité des rencontres de deux grands dépressifs : Charlie Chaplin et Winston Churchill. La petite fille au dé à coudre n'est pas du tout fait de la même matière : le livre est très court et ressemble à un conte moderne qui se lirait comme un écrit des frères Grimm. Relisons une partie de la quatrième de couverture : "Une petite étrangère de six ans perdue dans une ville inconnue et deux garçons égarés comme elle vont apprendre à survivre dans un monde où ils n’ont pas leur place." Tout est dit ou presque. Qui est ce petite fille ? D'où vient-elle ? Qui est l'oncle qui l'a abandonnée ? Quelle langue parle t-elle ? Quelle est la ville dans laquelle elle à l'abandon (Berlin, Vienne) ? Tout est vu à hauteur de fillette, entre faim et peur. Seul élément lumineux dans ce sombre roman : la solidarité entre des gosses qui se retrouvent pour fuir un environnement hostile avec pour seule ressource de chaparder et de s'installer pour un temps dans des maisons vides. Symbolique évidente : celle des réfugiés de la pauvreté et de la guerre jetés de les rues de nos sociétés d'abondance. Thème poignant mais qui reste peu développé dans un livre trop bref, trop énigmatique et trop répétitif. Dommage.

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le 8 févr. 2017

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