L'île
7.2
L'île

livre ()

[...] Un seul instinct : se nourrir.

Sigridur Hagalin Björnsdottir voilà, c'est dit, enfin écrit du moins, Sigridur donc nous emmène sur son Île, l'Islande bien sûr.
Pour un étrange bouquin, une sorte de politique fiction, où l'île serait coupée du monde du jour au lendemain : plus d'internet, plus de téléphone, plus de GPS, bateaux et avions ne circulent plus ... un bug géant mais qui dure ...
Au début c'est presque amusant, tout au moins fort intéressant, de voir les îliens se dépatouiller avec leurs nouvelles conditions d'isolement.
L'auteure est une journaliste de métier et l'on a droit à une mise en page de la fonction politique, à la mode des séries nordiques : c'est fort instructif et au passage, on apprend plein de petites choses sur les islandais, très fiers de leur démocratie et de leur mode de vie civilisé.
Une écriture agréable et didactique qui nous fait découvrir les destins croisés de différents personnages pris au piège de tout un pays.



[...] Nous optons pour l'optimisme.Nous devons arrêter de répéter constamment que nous avons perdu le contact avec le monde extérieur. Il n'est pas sain de se concentrer sur ce qu'on a perdu. Au contraire, nous devrions proclamer : Nous avons retrouvé notre indépendance ! Proclamons-le ensemble : Allez, l'Islande ! La salle reprend en chœur, les spectateurs assis devant leur télé font de même. Elin rit, ouvre grand ses bras, attrape la main de l'économiste et la lève bien haut, ensemble, nous en sommes capables ! Nous l'avons été jadis et nous le serons encore.



Mais bien vite le vernis démocratique de la civilisation islandaise vient à se fendiller ...
Les ressources de l'île sont limitées (habitants que nous sommes du reste de la planète, ne nous réjouissons pas trop vite de cette mésaventure islandaise ...) et les habitants coincés là-bas sont bien plus nombreux que ce que le caillou est en capacité de nourrir ...
La fable de Sigridur tourne alors au cauchemar et nous invite à mesurer le temps très court qu'il faut à notre humanité civilisée pour se retrouver propulsée au moyen-âge.
La seconde partie du bouquin (de plus en plus elliptique, comme si l'auteure devenait moins à l'aise avec le sinistre avenir qu'elle décrit) se termine sur une toute petite note d'optimisme qui ne suffira pas au lecteur pour oublier le goût très amer du breuvage islandais. On espère juste que Sigridur s'est montrée trop pessimiste et qu'elle a bien tort de nous imaginer une fin pareille.



[...] En temps de famine, l'unique objectif de l'être humain est la survie. L'ensemble de ses autres préoccupations est remisé, ses rapports sociaux sont entièrement gouvernés par un seul instinct : se nourrir.


BMR
7
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le 18 oct. 2018

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