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La mère a son importance. Par sa présence ou son absence, elle trace les grandes lignes d'une personnalité. Relations aux autres, aux amours... Il suffit d'observer une personne au milieu du monde, pour dire si elle a été ou non proche de sa mère.


Celle de Georges Kiejman est analphabète. Elle est aussi polonaise et juive de surcroît à une époque où l'être était dangereux. Son père un proche absent. L'adoré parce que loin, elle... Il ne l'assumera pas. Une mère avec qui la tendresse physique est difficile, encore plus la tendresse culturelle. Il y aura du mépris de la part de celui qui voudrait ne pas en avoir.
Mélange étrange chez Kiejman du rejet de cette femme et du respect aussi. Il sait avec ses yeux d'adulte comme elle fut courageuse et il regrette de ne pas avoir su l'aimer comme il fallait.


L'homme qui voudrait être aimé n'évoque pas que cela bien sûr. C'est très léger, ça apparaît sous la première couche des mots, mais c'est important. Car sa construction se fonde par la complexité d'une naissance en août 1932, par son judaïsme, par son éducation, par la famille.


La guerre, la guerre, la guerre, entendons-nous.
La mère, mère, la mère, répondons-nous.


Dans cette biographie d'avocat, il y a un souci de pudeur où l'homme se raconte par les autres, par ses affaires. Ses nombreuses amours passent en quelques mots, jamais on n'entre dans une intimité vulgaire. Il se dit, admet le tumulte de sa vie avec les femmes, mais c'est comme ça, naturel chez lui, autant que son plaisir à ressasser les bas de soie...


Évidemment il y a les affaires qu'il mena, le firent connaître, mais ça, c'est une goutte d'eau dans le vase de sa personne. Car de cette biographie de chez Grasset, c'est plutôt l'âme d'un homme en manque maternelle qu'on lit. L'envie aussi, d'être apprécié du monde.


Et s'il est l'amont du manque, d'autres sont le versant opposé...


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le 18 nov. 2021

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